Les obligations grecques ont fait une sacrée remontée : le nouveau gouvernement aura même sans doute du mal à répondre aux espoirs du marché. L'ancien Premier ministre Tsipras, quant à lui, pourrait s'avérer un adversaire redoutable.
Il était une fois un pays qui, rattrapé, par ses errances budgétaires,
plongea dans une crise financière sans précédent en 2011. Tout le monde avait oublié son passé de Grande Civilisation, et il devint rapidement le vilain petit canard européen. Mais la roue tourne, et la Grèce tient aujourd'hui sa revanche.
A court terme, les conditions vont être plutôt bonnes pour la Grèce. Les besoins de remboursement de dettes qui arrivent à maturité, après le 3ème programme, sont de 615 millions d'euros de septembre à décembre 2018, 10489 millions d'euros en 2019, et 4193 millions en 2020, hors bons à court terme...
Le retour de la Grèce sur les marchés financiers est une opération de communication politique réussie qui va renforcer la position de ceux qui, au sein de Syriza, militent pour une sortie du programme d'aide l'an prochain. Cette option n'est toutefois pas crédible au regard des besoins en financement du pays qui doivent atteindre près de 19 milliards d'euros en 2019...
Une simulation préliminaire de l'impact des nouvelles mesures fiscales ordonnées à la Grèce par ses créanciers, et du marasme induit par la perte de confiance et les contrôles de capitaux, suggère que le produit intérieur brut à prix constants diminuerait de 1,37% cette année et 0,92% l'année suivante.