Les marchés commencent la semaine confiants, dans l’attente des chiffres d’inflations publiés cet après-midi aux Etats-Unis. En effet, les données pourraient confirmer le ralentissement du rythme de hausse de prix et conforter les investisseurs dans leur idée que, d’une part l’inflation va rapidement disparaître, conduisant à une politique monétaire plus clémente et que d’autre part, l’économie ne va pas connaître de récession.
Ainsi, hier, les indices américains ont fortement progressé, dans l’optique d’une bonne nouvelle cet après-midi, avant la décision de politique monétaire attendue mercredi soir. Jérôme Powell devrait annoncer une hausse de «seulement» 50 pdb, alors que les 4 précédentes étaient de 75 pdb et les marchés le voit comme le début du pivot de la Fed.
Or, malgré la hausse de taux et la réduction du bilan, les conditions de financement semblent s’être améliorées et cela pourrait conduire le président de la réserve fédérale à se montrer beaucoup moins accommodant que prévu mercredi soir.
Par ailleurs, les acteurs du marché, qui voient déjà la fin du resserrement monétaire et anticipent même une baisse de taux en 2023, ne s’inquiètent pas de l’impact du resserrement monétaire sur l’économie et anticipent un soft landing.
En revanche, le scénario dans lequel la Fed baisserait son taux dès 2023 n’interviendrait qu’en cas d’accident sur les marchés financiers, comme cela a failli être observé avec les fonds de pension au Royaume-Uni il y a quelques semaines ou en cas de récession dure. Un soft landing et une baisse de taux, cette année paraissent, tout à fait improbable.
Hier, alors que les indices boursiers montaient, l’indice de volatilité Vix progressait fortement, ce qui est n’est pas de bon augure et pourrait conduire à une très forte volatilité durant les prochaines séances. Une inflation plus basse devrait conduire à une très forte hausse sur les indices, suivie le lendemain par une forte baisse, si Jerome Powell se montrait plus hawkish que prévu.
Au-delà de ces deux jours sous haute tension, les marchés se tourneront ensuite vers la BCE et les chiffres d’activité en zone euro. La banque centrale européenne devrait monter son taux de 50 pdb et confirmer le début de la réduction du bilan durant le premier semestre de l’année, alors que les PMI sur l’activité devraient, eux, confirmer le ralentissement économique.
Cela paraît délicat, car si cela se vérifie, la BCE pourrait alors réduire encore plus son soutien pendant une récession, ou du moins un très fort ralentissement de l’activité, mais comme Christine Lagarde l’a déjà signalé à plusieurs reprises, une récession pourrait ne pas suffire à faire baisser suffisamment l’inflation. Que faut-il alors?
D’autres événements seront surveillés, avec la BoE au Royaume-Uni notamment, qui devrait également augmenter son taux de 50 pdb, alors que les chiffres d’inflation sont encore ressortis en hausse ce matin et le nombre de demandeurs d’emploi est au plus haut depuis mars 2021.
Sur le marché des cryptomonnaies, l’ancien patron de FTX vient d’être arrêté au Bahamas, alors qu’il était attendu pour témoigner aujourd’hui devant le congrès. Ce dernier devrait être extradé aux Etats-Unis très rapidement pour y être jugé. Binance, de son côté pourrait être attaqué pour blanchiment d’argent par les Etats-Unis et certains mettent également en doute la solidité des réserves de la société.
Entre, l’inflation, les banques centrales et les cryptomonnaies, la semaine devrait être une des plus importantes de l’année et la fin de 2022 risque d’être d’une volatilité rarement observée sur les marchés financiers.