Le thermomètre affichait ce week-end pour la Saint Patrick plus de 25 degrés à l’ombre à Chicago, nouveau record pour cette période de l’année où habituellement il ne fait guère plus de 10 degrés. La neige avait donc fait place à la plage, avec quelques baigneurs courageux sur le lac Michigan.
Conséquence de ces températures inhabituelles, les farmers américains sont tentés de débuter leurs semis de maïs, avec près de trois semaines d’avance. Cela peut être jugé comme favorable aux cultures dans la mesure où des semis précoces conduisent généralement à des récoltes plus précoces et plus productives. Cela peut aussi avoir un effet inverse. En cas de gels tardifs, au mois d’avril ou au mois de mai, faits non rares, la plante alors trop développée pourrait subir des dégâts importants. A la veille d’un rapport Usda qui sera décisif, le 30 mars prochain, sur les estimations d’emblavements aux USA, on le comprend, le marché n’a pas fini d’afficher sa nervosité, source de volatilité.
D’un point de vue économique, les facteurs baissiers cependant ne manquent pas. En effet les emblavements de maïs aux USA pourraient afficher un record historique à plus de 95 millions d’acres soit 38.5 millions d’hectares. En cas de récolte satisfaisante, ceci conduira à doubler le chiffre des stocks à la fin de la campagne 2012/2013 aux Etats Unis.
Nous sommes donc suspendus à deux facteurs incontournables dans l’évolution des cours des matières premières agricoles: la météo et la croissance économique en Asie.
Autre source d’inquiétude sur les marchés, la croissance chinoise qui semble s’essouffler, certes avec un PIB estimé à 7.5% pour 2012, (ce qui laisserait rêveur bon nombre de pays!), mais bien inférieur à celui de l’an passé affiché à 9.2%.
Enfin la consommation de carburant ralentit aux USA. Le pays affiche donc un stock d’éthanol à un niveau historiquement élevé, facteur également baissier pour le maïs, puisque principale matière première utilisée pour sa fabrication.
Nous sommes donc suspendus à deux facteurs incontournables dans l’évolution des cours des matières premières agricoles: la météo et la croissance économique en Asie.