La révision à la hausse du précédent chiffre a également soutenu l’espoir des investisseurs. En effet la précédente publication, qui faisait ressortir une destruction de plus de 2,7 millions d’emplois, a été modifiée et montre maintenant une création de plus de 3 millions.
En revanche, malgré ces chiffres et cette révision étonnante, nous sommes loin de voir un retour à la normale, alors que près de 20 millions d’emplois ont été détruits en avril.
Pour revenir sur l’espoir d’un vaccin, une étude a été déposée et les résultats doivent encore être analysés. Il n’est pas rare que l’on ait des nouvelles moins positives suite à l’espoir amené par un vaccin mais les marchés ne devraient pas trop s’en soucier, même en cas de déception sur l’efficacité de celui-ci.
Au-delà de l’euphorie, certaines informations nous ramènent à la réalité. Hier, Airbus a annoncé qu’il devrait licencier 15000 personnes (sur environ 135000), Air France anticipe le départ de 6500 employés et American Airlines environ 8000. Hors du secteur aérien, l’un des plus touché par la crise sanitaire, Macy’s, qui avait déjà annoncé qu’il licencierait 3900 personnes, a publié hier un résultat faisant ressortir une perte par action au T1 de 11,53 dollars, contre un bénéfice de 44 cents un an plus tôt.
Apple, dont le cours de bourse progresse de 71% depuis mi-mars et près de 3% depuis le début de la semaine, a annoncé pour la troisième fois en quelques jours, la fermeture de 12 nouveaux magasins aux Etats-Unis, du fait de la résurgence du nombre de cas, portant le nombre à 77 dans le pays.
Malgré les risques concernant la réalité économique, le marché apprécie le soutien sans faille de la Fed et du gouvernement américain. Donald Trump se montrait hier ouvert à la mise en place de nouveaux soutiens financiers à la population, ce qui devrait permettre une nouvelle fois aux investisseurs de se porter à l’achat sur les indices et d’oublier la hausse du nombre de cas liés au coronavirus.
Concernant le virus justement, alors qu’en mars, lorsque le monde était terrorisé par le Covid 19, nous constations à peine 90 000 cas par jour et environ 30 000 aux Etats-Unis seulement, le décompte actuel fait ressortir près de 200 000 cas journalier à travers le monde et près de 50 000 aux Etats-Unis.
Alors que beaucoup des partisans d’un V shape voyaient les risques d’une seconde vague comme la plus importante menace pour le retour à la croissance, les investisseurs ne semblent pas perturbés un instant de voir que les Etats-Unis sont en plein dedans. Cela montre un peu plus que les marchés sont complétement déconnectés de la réalité économique et ne suivent qu’une seule chose, les soutiens monétaires et budgétaires.
Pour conclure, la bulle a encore de beaux jours devant elle et les investisseurs devraient profiter encore un moment des bonnes nouvelles, comme des mauvaises, car ces dernières permettent d’anticiper plus de stimulus, soit l’essence même des marchés financiers actuels.
Dans la journée, nous devrions constater une forte hausse des créations d’emplois non agricoles, ainsi qu’une révision à la hausse des précédents chiffres aux Etats-Unis. Cette information, probablement couplée à un espoir de nouveau soutien de l’administration américaine, devrait donner l’occasion aux indices de progresser et au Nasdaq d’atteindre un nouveau plus haut historique.