Le modèle économique de la banque de financement et d’investissement du Groupe Société Générale résiste à la crise. Une étude menée par JP Morgan, parue ce mois-ci, souligne que le positionnement stratégique de Société Générale pourrait lui permettre de tirer son épingle du jeu parmi les banques, et de bénéficier rapidement d’une reprise notamment grâce à sa franchise sur les dérivés actions en banque de financement et d’investissement. La banque reste un leader mondial incontesté dans ce domaine, et a su surmonter l’affaire Kerviel et la crise financière en gardant ses forces intactes dit ainsi la note de JP Morgan.
Société Générale avait par ailleurs annoncé en juillet dernier avoir rassemblé toutes ses activités de marchés (flux Taux, Change et Crédit; flux Actions; Matières Premières; un groupe Solutions cross-asset; Trading; Recherche Globale; Lyxor; Trésorerie) au sein d’une même division, dans le cadre d’un plan d’adaptation de la banque de financement et d’investissement, mené par son directeur, Michel Péretié.
Cette nouvelle division, baptisée «Global Markets», a été placée sous la responsabilité de Christophe Mianné, qui avait jusqu’ici en charge le pôle actions et dérivés actions de la banque.
D’après un article publié par Les Echos le 9 juillet dernier, cette division regroupe environ 2.600 personnes en front-office dont «800 vendeurs, 400 traders dédiés aux clients et 300 structureurs.»
En sus de l’amélioration de l’efficacité commerciale et opérationnelle, la nouvelle organisation cible le renforcement du profil de risque, les équipes de trading et de gestion des risques sont ainsi supervisées de manière centralisée, qu’il s’agisse des taux ou des actions. «Une seule organisation permet de mieux allouer la “value at risk”, les “stress tests” et le capital en fonction des opportunités et de nos critères d’investissement et de gestion des risques», expliquait Christophe Mianné aux Echos.
Une seule organisation permet de mieux allouer la value at risk, les stress tests et le capital en fonction des opportunités et de nos critères d'investissement et de gestion des risques.Christophe Mianné
L’un des principaux objectifs de cette nouvelle division est aussi de développer les activités clients, grâce à une couverture commerciale renforcée, mis en oeuvre par des équipes généralistes et spécialisées, capables de proposer des solutions multi sous-jacents, des plus simples aux plus sophistiquées.
Le rapprochement des différentes activités de marché doit également aider la Société Générale à poursuivre un développement équilibré. Celui-ci repose sur la constitution d’un portefeuille d’actifs désormais moins sensible aux conditions de marchés. «Il s’agit pour la banque de maintenir un équilibre entre les activités de taux et les activités actions, les clients et le trading, les produits dérivés et les produits de flux», explique Christophe Mianné. Pour y parvenir, la banque a notamment entamé le développement de ses activités sur les matières premières et les changes, «en recrutant quelques dizaines de personnes», précise Les Echos.
Il s'agit pour la banque de maintenir un équilibre entre les activités de taux et les activités actions, les clients et le trading, les produits dérivés et les produits de flux.Christophe Mianné
Les analystes financiers ont salué les bonnes performances des activités de marchés de la banque au deuxième trimestre, en forte croissance malgré les éléments exceptionnels issus de la crise.
Les métiers Actions ont ainsi dégagé au deuxième trimestre 2009 un PNB de plus d’ 1 Md€, avec des résultats commerciaux en progression de 12% par rapport à l’an dernier, et qui ont plus que doublé par rapport au premier trimestre.
Les autres activités de marché telles que Taux, Changes et Matières premières, ont elles généré un PNB de plus 1.4Md€, hors éléments exceptionnels, qui a doublé par rapport à 2008.
Avec cette approche intégrée sur les activités de marché, la banque dit avoir pour ambition de se positionner parmi les leaders dans les activités de taux, changes, actions et matières premières.