Les semi-conducteurs et le transport maritime sont deux exemples de secteurs cycliques qui se transforment en opportunités d’investissement en phase de ralentissement, affirme Arnout van Rijn, spécialiste de l’investissement multi-actifs chez Robeco.
Ces derniers mois, les investisseurs ont été refroidis par l’envolée de l’inflation et la dégradation des indicateurs économiques, signe d’une récession imminente. Les actions ont dévissé, tout comme les obligations souveraines, plombées par la remontée des taux d’intérêt.
Quand les deux principales classes d’actifs reculent en même temps, il n’est pas facile de savoir où placer son argent. Reste-t-il encore des valeurs refuges?
«Quand tout le monde parlait encore de phénomène transitoire au sujet de l’inflation, des problèmes logistiques post-crise sanitaire sont apparus dans de nombreux pans de l’économie, à commencer par les semi-conducteurs et le transport maritime», explique Arnout van Rijn, gérant de portefeuille de l’équipe Sustainable Multi-Asset Solutions de Robeco.
«Dans les deux cas, les marchés avaient consolidé, le nombre d’acteurs avait baissé et l’offre était gérée de façon rigoureuse. Quand la pandémie de Covid-19 est arrivée et que les banques centrales ont fait tourner la planche à billets à pleine vitesse, la demande de biens et d’accessoires s’est envolée. Les prix ont progressé et l’allongement des délais de livraison n’a plus surpris personne.»
Par ici les bonnes nouvelles
«Mais aujourd’hui, dans un contexte d’inflation que presque tout le monde s’accorde à considérer comme persistante et de risque de spirale inflationniste, les bonnes nouvelles arrivent de ces secteurs.»
Selon lui, les prix des semiconducteurs ont commencé de reculer il y a un an et la baisse s’est accélérée récemment, ce qui, par le passé, a souvent annoncé une récession. «La rhétorique des fabricants de puces a changé du tout au tout car leurs stocks augmentent et ils n’ont aucune visibilité sur la demande», indique Arnout van Rijn.
«La rigueur a été maintenue au niveau de l’offre mais il n’y avait rien d’inconnu là-dedans, donc beaucoup de clients ont surcommandé, beaucoup plus que lors des cycles précédents. Ce qui ressemblait au départ à un faux plat se transforme en cycle du porc relativement normal. Les prix des mémoires NAND sont désormais inférieurs à ce qu’ils étaient avant la crise sanitaire et ceux des mémoires DRAM sont revenus au niveau de fin 2019.»
Cette fois-ci c’est différent
Pourquoi est-il donc pertinent de parier sur les puces? «La différence, cette fois-ci, c’est le fait que la rentabilité des entreprises et les marges opérationnelles peuvent rester beaucoup plus élevées», ajoute Arnout van Rijn.