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« Self help » ?

Si l’absence d’alternatives à l’investissement en actions est consensuelle, les investisseurs restent cependant circonspects quant aux perspectives des marchés actions, particulièrement après le fort rebond des 3 derniers mois.

Dans ce contexte, les ‘stock-pickers’ à la recherche de visibilité, ont identifié une catégorie d’actions: les ‘self-help’. Autrement dit les valeurs capables de progresser quelque soit l’environnement. Les actions ‘self-help’ séduisent aussi bien les gérants ‘value’ (redressement de la rentabilité des actifs) que les gérants ‘croissance’ (visibilité de la croissance bénéficiaire).

Les sociétés en restructurations constituent un modèle de ‘self help’. Plus spécifiquement, les valeurs capables de financer leur restructuration par la vente d’actifs non stratégiques et ayant des synergies à exploiter et/ou des économies de coûts contribuant à l’amélioration de la rentabilité. Les sociétés Lafarge, Carrefour, Philips sont ainsi très représentatives de cette catégorie.

En dépit de la forte notoriété de sa marque, Philips avait depuis de nombreuses années perdu son statut de valeur de croissance. Après plusieurs faux départs, la restructuration initiée depuis juillet 2011 par la nouvelle équipe de direction commence à porter ses fruits. Les activités non rentables, comme la télévision en perte depuis de nombreuses années, ont été cédées. Le recentrage autour de deux principaux secteurs, le médical et l’éclairage, favorise une reprise de la croissance mais aussi une progression de la marge brute. L’amélioration de la rentabilité bénéficie de plus des économies de coûts réalisées. Malgré un fort rebond (+47% depuis fin juin 2012), le cours actuel ne valorise qu’une partie du redressement.

Si les restructuration offrent de la visibilité, il ne faut cependant pas négliger dans cette catégorie les valeurs ayant un ‘business model’ susceptible ‘d’auto-générer’ de la croissance, soit parce qu’elles consolident un secteur très fragmenté soit parce qu’elles bénéficient d’un nouveau marché.

Par exemple, Edenred bénéficie de la hausse de la pénétration des tickets restaurant, de l’augmentation de leur valeur faciale et de l’acquisition de nouvelles sociétés.

La société De’Longhi, après s’être séparée de sa division ‘professional’ (Business to Business), est maintenant intégralement dans l’électroménager où elle s’est récemment renforcée. Après l’acquisition de Braun en 2012, la société est en forte croissance et offre une bonne visibilité.
Cette catégorie de ‘self help’ est celle privilégiée par les gérants ‘croissance’.

Dans un contexte économique européen peu porteur, les dirigeants d’entreprise se doivent d’adopter de plus en plus des stratégies ‘self help’. Ces business model devraient continuer durablement d’attirer les investisseurs à la recherche de visibilité.

Marc Renaud Février 2013
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