Le financement s’est renchéri et le marché de l’immobilier américain plonge. Et le dollar, dont beaucoup de pays ont tellement besoin, est devenu excessivement cher. Pour un investisseur américain, les 9 premiers mois de l’année ont été les pires depuis plus de 100 ans (performance d’un portefeuille USD, 50/50 actions et obligations).
Tout le monde espère un changement de ton de Jérôme Powell, le fameux «pivot», qui signalerait la fin des souffrances. Tout le monde guette, mais rien ne vient. Le désert des tartares. Jusqu’où la Fed va-t-elle aller? Une première réponse se trouve dans l’inflation. La Fed pivotera quand elle sera confiante sur la baisse de l’inflation.
Une autre réponse se trouve dans le risque systémique. La Fed souhaite lutter contre l’inflation sans aucun doute, mais a aussi pour responsabilité la stabilité financière. Et quelques craquelures sont apparues. La volatilité des devises augmente, et le dollar atteint des niveaux inédits. Les obligations de la banque systémique Crédit Suisse se sont effondrées. La déroute des obligations d’état anglaises et le désarroi des fonds de pension du pays a nécessité l’intervention de la BoE.
Pour nous, ceci n’est pas suffisant pour détourner la Fed de son chemin. Il est normal que pendant un resserrement certaines parties du marché montrent des signes d’épuisement. Mais la santé financière des acteurs privés, banques, industries, ménages nous paraît solide et résistante aux chocs. Nous ne sommes pas dans les situations 2002 – surendettement des entreprises – ou de 2008 – surendettement des ménages. L’urgence pour la Fed reste la maitrise de l’inflation qui, notons-le, reste dynamique. Ces épisodes de volatilité auront néanmoins eu du bon: la BoE nous a rappelé que, quand c’est vraiment nécessaire, elle intervient.