Les raisons du statu quo
Suite à la décision de la Fed de laisser ses principaux taux directeurs inchangés, les marchés actions réagissent peu à la nouvelle, ce statu quo ayant été largement anticipé, en particulier en raison:
1) de la proximité du référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l’Union Européenne et de son effet déstabilisateur en cas de Brexit à la fois sur la conjoncture européenne mais aussi sur les anticipations de marché, anticipations susceptibles de se propager hors d’Europe.
Dans cette hypothèse, un effet de flux vers les actifs libellés en dollar (refuge) provoquerait une remontée rapide de la devise américaine, mouvement non désiré à un moment où la Banque Centrale cherche à trouver une fenêtre pour une nouvelle hausse (unique en 2016?) de ses taux directeurs.
2) des statistiques de l’emploi pour mai publiées le vendredi 3 juin et qui se sont affichées très en-deçà des attentes (38 000 emplois créés seulement contre 160 000 attendus). De ce fait, le marché s’était inscrit depuis lors dans une anticipation de Fed ‘qui passe son tour’.
Les réactions des marchés actions
L’effet de surprise étant nul, les conséquences évidentes sur les marchés actions sont donc assez neutres, toutes choses étant égales par ailleurs. Rappelons que l’impact direct d’un changement éventuel à venir des taux US doit se regarder par le prisme des mouvements sur le dollar, et que dans ce contexte, une reprise éventuelle et trop rapide de la devise américaine serait préjudiciable à la tenue des marchés émergents.
Elle serait en revanche favorable aux sociétés européennes et aux Bourses européennes mais à condition toutefois que cette hausse ne soit pas la traduction d’un effet de ‘fly to quality’. Rappelons également que les dirigeants de sociétés en Europe souhaitent avant tout une limitation de la volatilité des devises contre dollar quand celui-ci se trouve être leur monnaie de facturation.
A cet égard, une parité qui continue d’évoluer dans la zone 1.10/1.15 contre l’euro préserve beaucoup de comptes de résultats et favorise même les comptes des groupes qui ont su optimiser leurs couts les années passées lorsque la valeur de la devise européenne était élevée. Mais compte tenu du discours de la Fed qui réduit encore ses attentes de croissance du PIB de +2.2% (meeting de mars) à +2% pour 2016 ainsi que ses attentes pour 2017, une progression rapide du dollar parait vraiment évitée.