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Repenser le prix du carbone

Donner un prix au carbone est un axe fondamental de la stratégie européenne pour orienter les investissements vers des activités bas-carbones et ainsi d’accélérer la transition énergétique.

Différents mécanismes permettent de fixer un prix du carbone, dont le système européen d’échange de quotas. Avec ce système, les États fixent un volume plafond d’émissions carbone et attribuent des droits à émettre aux industriels ce qui permet, avec le jeu de l’offre et la demande, d’aboutir à un prix pour la tonne de carbone.

Le prix européen du carbone a pour objectif de conduire les entreprises à se tourner vers des énergies moins émettrices en CO2. En particulier, son niveau doit être suffisamment élevé pour inciter à la substitution du charbon par le gaz, qui est une source d’énergie trois fois moins émettrice et qui peut remplir un rôle similaire dans l’approvisionnement du système électrique.

Cependant, avec la guerre en Ukraine et les risques qui pèsent sur l’approvisionnement en énergie, les acteurs économiques cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis du gaz et la logique de substitution ne prévaut plus. En effet, malgré l’augmentation des prix du carbone corrélée à une hausse de la demande pour le charbon (ie. plus d’achats de droits d’émission), le prix de la tonne de CO2 sur le marché d’échange de quotas est désormais bien inférieur au coût de substitution du charbon par le gaz. Le prix du carbone ne joue donc plus son rôle d’accélérateur de la transition énergétique.

En outre, l’envolée des prix des quotas d’émission peut encore renforcer l’inflation qui touche les prix de l’énergie et pèse sur les industriels et les ménages. Les gouvernements pourraient alors être amenés à intervenir davantage pour limiter voire plafonner les prix de l’énergie, faisant courir un risque réglementaire supplémentaire aux producteurs d’énergie.

Dans ce contexte, nous privilégions les énergéticiens qui sont faiblement exposés aux prix de marché et en particulier les producteurs d’énergie renouvelables dont la majorité des ventes est réalisée par le biais de contrats de long terme à prix fixé. C’est le cas d’EDP, sur laquelle nous avons renforcé notre exposition au cours du mois de mai ainsi que de Voltalia et d’Enel.

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