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Nous agissons auprès des entreprises comme un actionnaire engagé et pragmatique

En tant qu’investisseur responsable, OFI AM engage un dialogue avec les entreprises dans lesquelles elle investit pour les inciter aux bonnes pratiques ESG. Un enjeu crucial qui suppose une parfaite connaissance de leurs métiers et des enjeux ESG. L’analyse de Luisa Florez, Directrice des recherches en Finance Responsable chez OFI AM...

Nous sommes depuis longtemps convaincus que les entreprises qui intègrent les enjeux ESG (Environ­nementaux, Sociaux et de Gouver­nance) sont aussi celles qui offrent les meilleures perspectives et créent de la valeur sur le long terme.

Notre rôle d’investisseur engagé est donc de sélectionner avec la plus grande rigueur les entreprises les mieux préparées à adresser les enjeux de demain. Nous devons donc avoir un regard objectif et indépendant pour les inciter, si besoin, à transfor­mer leur modèle et à améliorer leurs pratiques.

Notre démarche privilégie le dialogue continu avec les instances dirigeantes des sociétés cotées françaises et européennes lors de rencontres, et notamment au cours des Assem­blées Générales. Cette démarche qui s’exprime sous forme de ques­tions écrites et orales peut aussi se traduire par le dépôt de résolutions aux Assemblées Générales. Elle nous amène à nous associer parfois avec d’autres investisseurs sur des théma­tiques qui ont une résonance forte. Il est toujours préférable de travailler de manière collective, avec d’autres sociétés de gestion ou investisseurs institutionnels qui partagent nos valeurs. Nous participons également à des groupes de travail dans le cadre des PRI (Principes pour l’Inves­tissement Responsable) et d’IIGCC (Institutional Investors Group on Climate Change). En outre, nous sommes associés avec l’agence indé­pendante Proxinvest, spécialisée dans la gouvernance d’entreprise et l’engagement actionnarial, dans le cadre de notre politique de vote en prenant en compte les spécificités locales propres à chaque pays dans lequel OFI AM est investi à travers le monde.

SORTIE DU CHARBON THERMIQUE ET DU PÉTROLE

Cet engagement peut se traduire par différentes actions concrètes. En premier lieu, par des politiques d’ex­clusion progressive, visant notam­ment les producteurs de charbon thermique, de gaz non convention­nel et de pétrole. OFI AM s’est clai­rement engagé à exclure, d’une part, le charbon thermique (exploitation des mines de charbon, production d’électricité à partir de charbon) de ses investissements d’ici 2030 et, d’autre part, à sortir progressivement des activités pétrolières avec un objectif de zéro investissement dans ce secteur d’ici 2050.

Pour autant, l’exclusion n’est pas un objectif à lui seul. Nous avons au coeur de notre démarche d’investis­seur la volonté d’aider les émetteurs ciblés à améliorer concrètement leurs pratiques. Cela suppose de comprendre parfaitement les métiers des entreprises sélectionnées afin de les accompagner le plus utilement possible et leur offrir les ressources financières nécessaires à leur trans­formation.

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE NE SE FERA PAS SANS LA TRANSFORMATION DES GRANDES COMPAGNIES PÉTROLIÈRES

À ce titre, l’exemple de TotalEner­gies donne un éclairage intéressant de notre engagement actionnarial. En 2021 OFI AM a ainsi rejeté, avec d’autres actionnaires, la résolution quatorze, formalisant l’ambition climatique proposée par le Conseil d’Administration de TotalEnergies. Si le groupe pétrolier est certainement mieux placé aujourd’hui pour enga­ger la transition vers un modèle éner­gétique décarboné, il est toutefois impératif qu’il amplifie ses efforts et accélère la mise en place de mesures permettant une baisse significative en valeur absolue de ses émissions de «scope 3» d’ici 2030. Or, cela ne sera pas possible sans un enga­gement clair du groupe à réduire sa production d’énergies fossiles. Mais voter contre une résolution ne signifie pas voter contre une entre­prise.

La transition énergétique ne pour­ra pas aboutir efficacement sans la transformation des grandes compa­gnies pétrolières comme TotalEner­gies. Or, ce changement prend du temps et ne peut se faire de manière brutale au risque de mettre à mal et de façon dramatique tout un équilibre qui doit se recomposer. OFI AM joue donc son rôle d’actionnaire qui lui permet de dialoguer avec la direction de l’entreprise afin qu’elle se mobi­lise davantage. C’est d’ailleurs grâce à ces dialogues avec l’ensemble de ces actionnaires que TotalEnergies a déjà fait l’effort de réduire son inten­sité carbone de 15% à 20%. Mais, dans l’immédiat, «couper les vivres» aux entreprises pétrolières serait une parfaite erreur si l’on ambitionne réellement de parvenir à la neutrali­té carbone en 2050 et de limiter le réchauffement climatique à 1,5° C.

S’ENGAGER POUR PROTÉGER LA BIODIVERSITÉ

Notre engagement passe ainsi par l’accompagnement des grandes entre­prises dans leur transformation mais aussi par le financement des jeunes pousses, cotées ou non, qui inventent les solutions de demain. C’est le cas de notre filiale SWEN Capital Partners, dédiée à l’investissement responsable dans les actifs non cotés en Europe, qui a lancé en septembre 2021 un fonds d’impact européen «Blue Ocean» dédié au financement des start-up innovantes spécialisées dans la préser­vation et la régénération de l’océan. Avec l’Ifremer comme partenaire scientifique du fonds, SWEN Capital Partners illustre l’engagement de notre Groupe en faveur de la biodiversité.

Luisa FLOREZ Avril 2022
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