Pouvez vous nous présenter Egamo plus en détails?
Egamo est née en 2008 de la volonté de la MGEN de créer sa propre société de gestion d’actifs. Mais nous proposons notre expertise et notre savoir-faire à l’ensemble des acteurs de l’économie sociale (mutuelles, associations, institutions de prévoyance, etc...). Nos encours s’élèvent aujourd’hui à environ 2.2 milliards d’euros provenant principalement de notre maison mère.
Notre équipe est actuellement composée de 15 collaborateurs, dont la majeure partie est dédiée à la gestion et au contrôle des risques.
Nous offrons à nos clients:
la gestion sous mandat et les fonds dédiés,
deux techniques de gestion: la gestion en direct et la multigestion. La gestion en direct est principalement consacrée à la gestion obligataire (51% de nos actifs totaux au 30/09/2010), pilier incontournable pour un portefeuille financier de mutuelle. La multigestion nous permet de construire des portefeuilles efficients et d’investir dans les principales classes d’actifs (actions, gestion alternative, monétaire, matières premières, etc...) en diversifiant les supports, les risques opérationnels et les processus de gestion,
des OPCVM ouverts répondant aux attentes des clients mutualistes, à l’image de notre fonds Egamo Basic Mutuelle Santé Prévoyance.
Quelles sont les spécificités des clients issus du monde mutualiste?
Les préoccupations du monde mutualiste sont très spécifiques. Au-delà de leur souci de gestion en «bon père de famille» dans une optique de préservation de leur patrimoine, ces acteurs sont notamment concernés par un cadre réglementaire qui leur impose une approche globale de leur gestion d’actifs: lien actif/passif, corrélation entre les différentes classes d’actifs, distinction de traitement entre produits de taux et actifs de diversification (actions, alternatif, «private equity», etc...). D’ailleurs, leur sensibilité est différente entre les investissements obligataires (part très largement majoritaire dans leurs portefeuilles) et les autres actifs financiers, considérés comme risqués à leurs yeux.
Pouvez-vous nous décrire la spécificité du style de gestion d’Egamo?
Notre approche de la gestion d’actifs est basée sur des valeurs mutualistes, notamment la proximité et la transparence, qui se traduisent par des engagements forts de notre part:
une relation client privilégiée et personnalisée,
une gestion rigoureuse des risques (taux, liquidité, crédit...), pour l’ensemble de nos actes de gestion,
une compréhension partagée: par souci de transparence et pour répondre au mieux aux attentes de nos clients, le dialogue et l’information sont privilégiés tout au long du processus de gestion,
une politique tarifaire transparente où les commissions de surperformance sont exclues afin d’éviter toute prise de risque inconsidérée,
une signature des Principes de l’ONU pour l’Investissement Responsable (PRI ou «Principles for Responsible Investment»).
En quoi cette approche répond aux besoins de vos clients?
Notre équipe est issue à la fois du monde mutualiste et de la gestion d’actifs. A travers cette double culture, notre atout majeur est celui de la proximité avec nos clients. Notre approche repose avant tout sur une compréhension réciproque.
Dans le cadre de notre offre de produits et services, nous établissons ainsi avec nos clients un diagnostic de leur situation financière, afin de bien cerner leurs besoins et de mieux se faire comprendre. D’ailleurs, cette phase de diagnostic se termine par la mise en place d’une feuille de route remise au client. Ce document permet de s’assurer que nous avons une bonne compréhension de leurs attentes afin de mettre en place la stratégie d’investissement adéquate.
Nous sommes en effet en mesure de leur offrir des solutions complètes et sur-mesure de gestion de portefeuille, adaptées à leurs objectifs, à travers:
une gestion de taux en direct permettant d’avoir une gestion réactive et adaptée, une vision claire de l’échéancier des flux financiers («matching» possible avec ceux du passif), de la duration du portefeuille, des risques de signature, un pilotage de la réserve de capitalisation, une approche des amortissements de surcote/décote ou encore une compréhension de la fiscalité associée,
une poche regroupant des actifs de diversification à travers la multigestion, proposant différentes options possibles en termes de classes d’actifs, zones géographiques ou techniques/alpha de gestion,
un «reporting» adapté aux besoins spécifiques de chaque investisseur.
Pouvez-vous nous parler plus en détails de votre fonds Egamo Basic Mutuelle Santé Prévoyance?
Créé le 30 avril 2010 pour répondre spécifiquement aux besoins des mutuelles santé, notre fonds Egamo Basic Mutuelle Santé Prévoyance affiche actuellement un encours d’environ 22 millions d’euros.
L’objectif de la gestion porte sur un horizon d’investissement de 3 ans minimum afin de maximiser la performance par le biais d’investissement sur différentes classes d’actifs avec une prédominance sur les marchés de taux.
Une allocation type, est proposée par un comité scientifique composé d’experts issus de mutuelles santé - prévoyance afin de construire un portefeuille modèle, respectant leurs contraintes réglementaires et légales. La performance de cette allocation «type» est calculée par Seeds-Finance Investment Consulting.
De la sorte, Egamo Basic Mutuelle Santé Prévoyance est un véritable référentiel pour les acteurs de la protection complémentaire santé et prévoyance.
Quels sont les principaux impacts de la prochaine mise en place de «Solvency II» dans le cadre de la gestion financière des mutuelles?
Solvency II est une réforme réglementaire européenne du monde de l’assurance: l’objectif étant de mieux adapter les fonds propres exigés avec les risques encourus dans le cadre de leur activité.[1]. En conséquence, la gestion financière des mutuelles est au cœur de la problématique de la mise en place de Solvency II. Dans ce cadre, un contrôle des risques efficace devient une absolue nécessité, en introduisant des contraintes supplémentaires. D’ailleurs, face à cet impact très lourd pour le monde mutualiste, bon nombre de mutuelles ont décidé d’évoluer vers de nouveaux schémas d’organisation interne et de conclure des regroupements pour la mise en commun de moyens.
Selon vous, quelles sont les perspectives des marchés obligataires à moyen et long terme, face aux problèmes d’endettement d’Etats européens, à l’image de la Grèce et l’Irlande actuellement?
Nous pensons que l’Europe continentale devrait connaître une croissance économique «molle» dans un contexte de faible inflation pour les années à venir. En conséquence, même si actuellement les taux d’intérêt sont historiquement bas dans la zone Euro, notamment en France et en Allemagne, nous ne croyons pas à l’hypothèse d’un krach obligataire. A notre avis, un retournement brutal de tendance n’est pas à l’ordre du jour même si nous n’excluons pas une légère remontée du niveau des taux d’intérêt par rapport aux faibles niveaux actuels. Concernant le risque de défaut d’Etats européens, comme la Grèce ou l’Irlande, nous n’adhérons pas à cette hypothèse pour la simple et bonne raison qu’à notre sens, un éclatement de la zone Euro aurait un coût beaucoup plus lourd pour le système bancaire et financier qu’un sauvetage des pays en difficulté. Par contre, nous imaginons possible à moyen/long terme, un risque de restructuration pour la dette souveraine de certains pays européens.
Est-ce qu’Egamo se protège contre une possible évolution défavorable des marchés financiers ou le risque de crédit en utilisant des produits dérivés, comme les «Credit Default Swaps» par exemple?
Nous protégeons effectivement nos portefeuilles à l’aide de produits dérivés. Par contre, nous n’utilisons pas de «Credit Default Swaps». Il est important de préciser à ce sujet que dans le cadre de nos opérations de couverture, nous sélectionnons uniquement des produits négociés sur des marchés organisés (contrat à terme ou options sur contrat à terme) où la présence d’une chambre de compensation nous immunise contre tout risque de contrepartie sur ce type d’opérations.
Utilisez-vous des produits «inflation» dans vos portefeuilles?
Oui, nous investissons sur ce type d’instruments, notamment les OATi[2], pour protéger nos portefeuilles contre le risque d’inflation. Il s’agit d’ailleurs d’un des seuls produits disponibles et efficaces face à ce type de risque. Nous l’utilisons plus dans un souci de protection contre l’érosion monétaire que dans le cadre d’un rendement financier.