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N'investissez pas dans les petites et moyennes valeurs européennes...

... si vous pensez que l’Allemagne, et plus généralement l’Europe, sont les grands perdants économiques dans ce contexte géopolitique marqué par le changement climatique et la crise énergétique. Si, toutefois, vous pensez que les entreprises européennes peuvent, grâce à leur capacité à se réinventer...

... si vous pensez que l’Allemagne, et plus généralement l’Europe, sont les grands perdants économiques dans ce contexte géopolitique marqué par le changement climatique et la crise énergétique. Si, toutefois, vous pensez que les entreprises européennes peuvent, grâce à leur capacité à se réinventer et à innover, aider l’Europe à sortir plus forte de cette période difficile, alors ne cherchez pas plus loin que les petites et moyennes valeurs. Au vu du potentiel majeur qu’elles représentent, le moment est venu d’investir.

Le début d’année positif sur les marchés boursiers a-t-il pratiquement éradiqué le sentiment de négatif suite aux lourdes pertes accumulées ces 12 derniers mois? Certes, les gains réalisés au cours des dernières semaines mettent du baume au cœur de tout investisseur − dont je fais partie. Néanmoins, rappelons-nous que:

Le DAX a perdu plus de 12% l’année dernière, l’indice chutant de 25% en cours de route. Les petites et moyennes capitalisations allemandes ont été encore plus durement touchées, perdant environ 28% de leur valeur au 31 décembre 2022. Les petites et moyennes valeurs ont subi de plein fouet la pandémie du Covid-19 et la crise financière de 2008, encore plus sévèrement que leurs grands frères.

Cependant, malgré ces lourdes pertes, les investisseurs des petites et moyennes valeurs sont plus gagnants sur le long terme que ceux qui investissent dans le DAX et les grandes capitalisations. Alors que le DAX a généré une croissance annuelle de 8,2% au cours des 20 dernières années (au 31 décembre 2022), les investisseurs dans les actions SDAX ont généré des rendements de 10,2% au cours de la même période, le MDAX augmentant même de 11,2% en moyenne par an. L’agrégation de la surperformance des petites capitalisations sur cette longue période révèle également des différences significatives de performance en termes absolus: DAX +381%, SDAX +598%, MDAX +730%.

Et ce n’est pas tout ce qui ressort d’un regard rétrospectif dans le passé.

Dès que les marchés boursiers se redressent, les petites et moyennes valeurs suivent le mouvement, généralement plus rapidement que la moyenne.

Ce début d’année confirme ce point, mais la tendance se maintiendra-elle? Qu’est-ce qui me rend si confiant que les petites et moyennes valeurs peuvent-elles surperformer les larges caps en 2023?

L’un des facteurs réside dans l’attractivité de leur valorisation qui a nettement rebondi dans l’ensemble. Notre barème européen se situe actuellement à PER de 15x pour 2023, après avoir été à 22x à la fin de 2021. Cependant, nous avons également constaté que les valorisations pouvaient dégringoler en période de crise systémique, comme elles l’ont fait lors de la crise de l’euro en 2011, lorsque le ratio C/B n’était que de 8x.

Tout dépend donc du potentiel de bénéfices que généreront les entreprises en 2023 et dont les perspectives sont menacées dans ce contexte économique. À l’heure actuelle, on ne sait toujours pas à quel point la récession en Europe et aux États-Unis sera problématique. Ce qui est clair, cependant, c’est que le marché est tourné vers l’avenir et il a généralement déjà intégré les prévisions quant à cette période de récession à venir. Dèsles premiers signes de ralentissement, nous avons constaté une forte dévaluation des actions, et ce, bien avant que la récession attendue ne se matérialise.

A mon sens, cela signifie que les pertes disproportionnellement élevées subies par le segment des petites et moyennes capitalisations en 2022 ouvrent une porte d’entrée intéressante sur le segment.

Bien que nous ne devions pas nous laisser berner par l’optimisme ambiant qui règne actuellement sur les marchés, il n’est pas moins certain que les petites capitalisations constituent un investissement stratégique:

  • L’écosystème européen des petites et moyennes capitalisations représente plus de 1.200 entreprises dans lesquelles investir, tant bien du côté des valeurs de croissance que de celui des valeurs dites «value» − et pas seulement, comme on le suppose souvent, au niveau des titres cycliques (une idée préconçue qui persiste).
  • Parmi l’incroyable variété des secteurs, de nombreuses entreprises offrent un accès à l’ensemble de la chaîne de valeur économique? Je suis sûr qu’il n’y a pas un seul ménage en Allemagne ou en France qui ne possède pas au moins dix produits de l’univers européen des petites et moyennes capitalisations.
  • Il comprend des entreprises de niche,souvent leaders mondiaux sur leur marché et disposant d’un fort «pricing power». Je citerais Krones ou le Groupe GEA en Allemagne, ou le distributeur néerlandais de produits chimiques spécialisés IMCD;
  • Il comprend également des entreprises dont le solide positionnement concurrentiel se traduit par une attractivité des marges pouvant se trouver renforcée par une récession. Nous aimons Belron, filiale de la société belge D’leteren, dont les services en Allemagne et en France sont connus sous la marque CARGLASS, ou la société autrichienne de restauration Do & Co;
  • Enfin, il englobe les entreprises de petite et moyenne taille dont les circuits de décision courts les rendent plus flexibles afin de réagir et de s’adapter aux conditions changeantes du marché.

Ce sont précisément les atouts que nous recherchons dans nos investissements dans le contexte économique et social en mutation que nous traversons actuellement.

Prenons l’exemple de la crise énergétique. La situation critique du secteur du l’énergie a entraîné des conséquences économiques importantes pour bon nombre d’entreprises. La hausse des prix, combinée au manque croissant de ressources ont incité les entreprises à s’adapter beaucoup plus rapidement qu’elles ne l’auraient fait autrement. La réglementation Européenne (EU Green Deal) n’aurait jamais généré l’élan constaté en 2022. Alors que la taxonomie de l’UE cible des secteurs et des produits spécifiques, la hausse du prix de l’énergie a conduit les entreprises à examiner attentivement TOUS leurs produits et optimiser leurs processus.

Je suis convaincu que les défis qui nous attendent ne peuvent être relevés que grâce à de l’innovation dans les méthodologies et dans les produits. Ces innovations ont tendance à mieux se déployer dans des entreprises dynamiques et à forte croissance et en Europe (contrairement aux États-Unis), généralement au sein des petites et moyennes entreprises.

Si vous croyez en la capacité de ces entreprises à résoudre des problèmes, vous devez leur accorder une place suffisante dans votre portefeuille. La sélection active de titres est le meilleur levier pour éviter les actions inappropriées et d’investir dans des entreprises qui sortiront gagnantes de la situation actuelle.

Albert Götz Février 2023
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