Les risques géopolitiques sont de retour avec le premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, le retrait de la Russie de l’accord nucléaire START et les ballons chinois au-dessus des États-Unis. Les valeurs de défense ont fortement surperformé les marchés boursiers en chute libre l’année dernière et leurs valorisations s’échangent désormais avec une prime de 20 à 30% par rapport au marché. Mais ces gains restent probablement bien soutenus. Les dépenses mondiales de défense augmentent désormais de manière structurelle à plus du double des taux de 3% d’avant 2021, tandis qu’une grande partie de l’industrie bénéficie des réductions de coûts et des fusions de consolidation des périodes de vaches maigres.
Les performances des valeurs de défense américaines, représentées par l’ETF ITA, ont dépassé l’indice S&P 500 de plus de 20 points au cours de l’année écoulée. Ce résultat a été obtenu grâce aux poids lourds Raytheon, Lockheed Martin et Transdigmm, et malgré la sous-performance de Boeing dans le secteur des avions commerciaux. Les valeurs de défense européennes ont également surperformé et leurs valorisations ont été réévaluées. Des champions nationaux locaux Rheinmetall à Dassault, Leonardo et BAE. Elles devraient être les principales bénéficiaires du rattrapage tant attendu des dépenses de défense européennes, qui sont restées à la traîne par rapport au reste du monde.
Les dépenses mondiales de défense ont chuté proportionnellement de 60% depuis les sommets de la guerre froide (voir graphique) et représentaient en moyenne 2,2% du PIB mondial, soit 2,1 milliards de dollars, en 2021. Les États-Unis sont de loin les plus grands dépensiers en matière de défense, avec leur budget de 800 milliards de dollars, soit 3,5% de leur PIB. Ils sont suivis par la Chine, dont les dépenses s’élèvent à près de 300 milliards de dollars, mais ne représentent que 1,7% du PIB. La Russie est le cinquième plus grand dépensier mondial, avec un budget égal à 4% de son économie. L’Europe est à la traîne, ne dépensant que 1,5% de son PIB, soit moins que l’objectif de 2% souvent évoqué. Le monde arabe est en tête des dépenses régionales, avec 4,6% du PIB.