Selon les résultats du 3ème sondage Global RiskMonitor d’Allianz Global Investors (AllianzGI), les investisseurs institutionnels du monde entier considèrent que les événements assortis d’un risque extrême (choc sur les prix du pétrole, nouvelles bulles sur certaines classes d’actifs ou tensions géopolitiques, etc.) deviennent de plus en plus fréquents en raison de l’interconnexion des marchés financiers internationaux.
Le risque extrême est devenu un sujet de débat récurrent depuis l’année 2008, qui a rappelé aux investisseurs que les «événements anormaux» portent en eux les germes d’une forte déstabilisation des marchés et qu’ils se matérialisent plus fréquemment que ne le laissent supposer les lois de Gauss. Et pourtant, les stratégies traditionnelles de construction de portefeuille ne protègent en rien les investisseurs contre la fréquence de tels événements.
Près de deux tiers (66%) des 735 investisseurs institutionnels interrogés estiment que les risques extrêmes sont devenus une préoccupation grandissante depuis la crise financière. Toutefois, la majorité des sondés comptent sur les stratégies traditionnelles d’allocation d’actifs et de gestion des risques pour protéger leurs portefeuilles, 61% en ayant recours à une diversification des classes d’actifs et 56% à une diversification géographique. Mais, compte tenu de l’interconnexion des marchés financiers, ce type de diversification parviendra de moins en moins à atténuer le risque de perte (drawdown risk).
En réalité, seuls 36% des institutionnels estiment avoir accès à des outils ou des solutions approprié(e)s pour faire face aux risques extrêmes.
Commentant ces résultats, Elizabeth Corley, Directeur général de d’AllianzGI, déclare: «Les résultats du sondage font état d’un paradoxe important: si, depuis la crise financière, près de deux-tiers des investisseurs institutionnels craignent de plus en plus les événements assortis d’un risque extrême, une part bien plus faible d’entre eux pensent avoir accès à des outils ou des solutions adaptés pour faire face à ces événements. Dans la perspective d’une multiplication des événements extrêmes, les gestionnaires réellement «actifs» ont un vrai rôle à jouer en aidant leurs clients à comprendre, classifier, mesurer, diversifier et, au final, atténuer l’impact baissier de ce type d’événements, mais aussi en leur faisant profiter d’opportunités de gain.»
Quelle sera la prochaine menace majeure?
Aujourd’hui, sur les marchés financiers, les investisseurs sont confrontés à de nombreuses difficultés
susceptibles d’affecter la performance de leurs portefeuilles.
Compte tenu de la volatilité récente des prix du pétrole, des tensions géopolitiques en Europe de l’Est et au
Moyen-Orient, du ralentissement de la croissance chinoise, des difficultés économiques en Europe, ainsi
que d’autres incertitudes économiques ou politiques, les investisseurs craignent de subir de plein fouet un
événement extrême.
Globalement, selon les investisseurs, les causes les plus probables en sont un choc sur les prix du pétrole (28%), le défaut d’un émetteur souverain (24%), la situation politique en Europe (24%), de nouvelles bulles d’actifs (24%) et une récession en zone euro (21%).
Au niveau régional, alors que les investisseurs d’Amérique du Nord et d’Asie-Pacifique craignent plus un choc sur les prix du pétrole (35% et 33%, respectivement), les investisseurs d’Europe et du Moyen-Orient mettent l’accent sur de nouvelles bulles d’actifs (33%), un défaut souverain (29%) et sur les tensions géopolitiques (29%).
Tendances d’allocation d’actifs
Les investisseurs institutionnels ont des sentiments très contrastés sur les classes d’actifs traditionnelles. Ils sont optimistes à l’égard des actions européennes et américaines et pessimistes concernant la dette souveraine, tant des pays développés qu’émergents.
En termes d’allocation de portefeuille, 30% des sondés envisagent d’acheter des actions européennes et/ou américaines au cours des 12 prochains mois sur la base d’un potentiel haussier plus important. A l’inverse, 29% des investisseurs disent vouloir vendre la dette souveraine et un tiers (29%) est convaincu que cette classe d’actifs sera malmenée au cours des douze prochains mois.
Parmi les investisseurs optimistes à l’égard des actions, 61% sont séduits par les actions européennes en raison de leur potentiel de performance élevé, contre seulement 44% vis-à-vis des actions américaines. Une part plus faible (20%) surpondère les actions des pays émergents pour leur potentiel de performance élevé, la diversification (18%) et la couverture contre l’inflation (18%) qu’elles apportent.
Ingo Mainert, CIO Gestion Diversifiée Europe chez AllianzGI ajoute: «Le risque de correction des marchés ne cesse de s’accroître en raison de l’augmentation des valorisations, de l’intensification des tensions géopolitiques et du futur durcissement de la politique monétaire américaine. Dans l’ensemble, l’allocation d’actifs actuelle des investisseurs institutionnels est cohérente mais nombre d’entre eux n’ont pas prévu des outils de gestion du risque adéquats pour protéger leurs investissements contre la volatilité des marchés. En période de répression financière, ils devraient se positionner sur les actifs risqués, pour atteindre leurs objectifs de rendement, mais ils doivent gérer de manière très rigoureuse les risques associés. Ils doivent également rester très attentifs à la liquidité de leurs investissements.»
Les investissements alternatifs dans un monde risqué
Les institutionnels réclament de meilleurs outils de gestion des risques pour investir dans les instruments alternatifs, condition sine qua non pour soutenir la croissance de cette classe d’actifs.
Bien que trois quarts (73%) des sondés soient déjà exposés à divers types d’actifs alternatifs, 40% d’entre eux pourraient accroître leur allocation s’ils avaient davantage confiance dans leur capacité - ou celle de leur gérant - à mesurer et à gérer les risques associés.
Ils souhaiteraient notamment que les gérants s’efforcent de mesurer et de gérer les risques, plutôt que de chercher à les éliminer purement et simplement.
Les investisseurs institutionnels ont besoin d’un accompagnement en matière de gestion des risques
Les investisseurs institutionnels s’appuient toujours sur des stratégies traditionnelles de gestion des risques,
un choix qui pourrait les exposer à des chocs tant macroéconomiques que de marché. Les approches moins
conventionnelles de protection contre le risque baissier, comme la couverture directe et la budgétisation des
risques, ne sont utilisées que par un peu plus d’un tiers des investisseurs (35% chacune), et cette proportion
diminue encore s’agissant de la gestion actif-passif (26%) et des stratégies de gestion de la volatilité (24%).
Alors que le risque extrême est une préoccupation majeure pour les investisseurs, moins de trois sur dix
(27%) utilisent des stratégies de couverture dédiées.
Dans l’ensemble, la gestion des risques extrêmes pose de grandes difficultés aux investisseurs. Ils
reconnaissent un besoin certain d’amélioration de leurs pratiques pour se préparer à ce genre de risque, mais
56% estiment que ces stratégies de couverture sont trop onéreuses. En outre, les investisseurs institutionnels
pensent que les risques extrêmes eux-mêmes (35%) et les solutions alternatives conçues pour les gérer
(36%) ne sont pas suffisamment compris.
Arun Ratra, responsable de la division Global Solutions chez AllianzGI, a déclaré: «Loin d’être simplement un choix, la gestion du risque doit être un souci permanent. Souvent désemparés, les investisseurs peuvent être exposés à de nombreuses menaces lorsqu’ils ont recours à des stratégies traditionnelles de gestion des risques. Face à la volatilité actuelle des marchés, ils ont besoin d’outils et de solutions capables de les protéger, que ces menaces soient identifiées ou non. Chez AllianzGI, nous cherchons surtout à aider nos clients à créer les solutions dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs d’investissement.»