Les cours du pétrole dépasseront la barre des 200 dollars le baril en 2035, prévoit l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son rapport sur les perspectives énergétiques mondiales de 2010 publié mardi.
L’agence a relevé ses prévisions de cours du pétrole à moyen et long termes bien qu’elle ait réduit les prévisions de croissance de la demande d’ici à 2035, en raison d’une incertitude croissance entourant l’offre.
Les cours augmenteraient même davantage si les Etats n’engageaient pas des mesures pour réduire la consommation, explique à Reuters Fatih Birol, économiste en chef à l’AIE et auteur du rapport.
"Le message est clair, les prix vont monter surtout si les pays consommateurs ne modifient pas leurs habitudes, notamment dans le secteur des transports."
Selon lui, des prix plus élevés sont nécessaires pour faire évoluer les habitudes de consommation et soutenir l’investissement car les marchés sont de moins en moins sensibles aux variations des cours.
"La quasi-totalité de la croissance est réalisée par les pays n’appartenant pas à l’OCDE, dont près de la moitié uniquement en Chine, principalement en raison d’une utilisation accrue de carburant pour les transports", précise l’agence.
Le rapport pointe notamment du doigt les marchés où le prix à la pompe est subventionné. "Avec ces estimations de prix à la hausse, si les subventions perdurent, elles passeront de 312 milliards de dollars en 2009 à 600 millions de dollars en 2015. C’est énorme", commente Fatih Birol.
Alors que l’AIE a relevé ses prévisions de prix, elle a également abaissé ses estimations de croissance de la demande pour les 25 prochaines années, de six millions de barils par jour (bpj) à 99 millions bpj. Cela représente tout de même encore une hausse de 15 millions bpj, soit l’équivalent d’une fois et demie la production actuelle de pétrole russe, par rapport au niveau actuel.
L’AIE prévoit par ailleurs que la production de brut classique stagne dans les dix prochaines années. "La production de brut évoluera autour de 68 à 69 millions de barils par jour d’ici 2020 et n’atteindra plus son pic record de 70 millions de barils par jour comme en 2006."
Les cours du brut ont touché un nouveau plus haut de deux ans à 87,63 dollars le baril en réaction à ce rapport.