La dislocation du marché a débuté il y a environ un mois. La volatilité des actifs devrait rester élevée car le niveau de certitude reste élevé.
Nous commençons à voir se dessiner les contours d’un nouveau modèle. Ce modèle combine les leviers de la politique monétaire et de la politique budgétaire. Nous observerons et apprendrons comment la coopération et l’interaction entre les deux influeront sur les rendements attendus à court, moyen et long terme. La plupart des initiatives de politique budgétaire donnent lieu à des impulsions économiques keynésiennes du côté de la demande. D’autres initiatives donnent des garanties de crédit du côté de l’offre. La politique monétaire agit principalement comme un soutien aux marchés financiers mondiaux. Les banques centrales veulent éviter un resserrement du crédit ou une crise de liquidité à grande échelle.
Ce nouveau modèle a le potentiel de faire grimper l’inflation. L’inflation tirée par la demande pourrait devenir visible grâce au soutien fiscal accordé aux populations touchées par la crise sanitaire et affectées par des chaînes d’approvisionnement très dysfonctionnelles. L’inflation par les coûts, qui était présente avant 2020, ne disparaîtra pas de sitôt. Le prochain choc du chômage sera sévère, mais ne devrait durer que deux ans maximum. Les résultats acquis en matière de rémunération équitable et les ambitions persistantes continueront à exercer une pression sur les coûts salariaux globaux et sur le coût plus général des revenus.
Les entreprises seront plus promptes à adopter de nouvelles politiques de tarification pour les biens et les services. Les entreprises ayant un pouvoir de fixation des prix prospéreront.
Le labyrinthe géopolitique a accru l’incertitude sur l’approvisionnement énergétique et provoqué des perturbations majeures dans les chaînes d’approvisionnement. La régionalisation qui en résulte renforcera les facteurs d’inflation qui étaient absents après la grande crise financière de 2008.