Après les Nifty Fifty des années 70/80 et les FAANGs plus récemment, les Magnificent Seven ont émergé comme une nouvelle catégorie séduisante de sociétés et d’actions. Ce groupe hétérogène est souvent présenté comme une entité homogène en raison de caractéristiques communes attirantes pour les investisseurs: des bilans solides, des réserves de liquidités importantes, une croissance des revenus soutenue, des marges robustes et une rentabilité notable. Dans un contexte d’incertitude accrue, de tensions géopolitiques, de signaux économiques contrastés avec des rendements obligataires élevés et des perspectives de réduction des taux repoussées, ces entreprises représentent un refuge attrayant pour les investisseurs en attendant des temps meilleurs. En comparant l’indice S&P 500 avec sa version équipondérée, on constate que, jusqu’au 29 mai, le premier a progressé de 11,05% alors que le second n’a augmenté que de 3,72%.
Cette différence est largement due à la performance des Magnificent Seven. Cependant, au sein de ce groupe, les dynamiques opérationnelles, les multiples de valorisation et les parcours boursiers sont beaucoup plus contrastés.
Au 21 mai 2024, depuis le début de l’année, les performances varient considérablement au sein des Magnificent Seven, allant de -24,9% pour Tesla à +92,6% pour Nvidia. Même entre ces extrêmes, les parcours diffèrent, avec une performance stable pour Apple et +27% pour Alphabet. Ces écarts reflètent en grande partie des fondamentaux divergents. Nvidia, en tant que principal bénéficiaire de la ruée vers l’IA, affiche une croissance des revenus et une rentabilité inégalées. Les hyperscalers, les services de cloud computing qui stockent des données à grande échelle – comme Amazon, Alphabet et Microsoft – profitent également du phénomène, mais dans une moindre mesure. En revanche, d’autres membres des Magnificent Seven ont des perspectives moins attrayantes, avec une croissance des revenus négative pour certains et des défis propres à leur secteur, comme la concurrence sur les prix des voitures électriques pour Tesla ou la pression sur les dépenses des consommateurs pour Apple.
En dehors des Magnificent Seven, il existe de nombreuses opportunités intéressantes. Par exemple, Synopsys et Cadence Design Systems, leaders mondiaux de l’automatisation de la conception électronique, jouent un rôle crucial dans la conception des puces pour des entreprises comme Nvidia et AMD. Ces entreprises affichent une croissance des revenus à deux chiffres et des marges opérationnelles élevées soutenues par une demande stable et croissante en R&D. De plus, des entreprises de gestion des données et d’analyse comme Snowflake et MongoDB, ainsi que des prestataires en cybersécurité alimentée par l’IA comme Crowdstrike, présentent des perspectives intéressantes malgré des multiples de valorisation élevés.
Enfin, d’autres facteurs tels que les considérations macroéconomiques et géopolitiques continuent d’influencer les Magnificent Seven. Les préoccupations des investisseurs se concentrent également sur les énormes investissements nécessaires dans la course à l’IA et sur les perspectives de rentabilité à long terme. Les réglementations et la surveillance accrue des partenariats stratégiques noués ajoutent une couche supplémentaire de complexité, comme l’illustre les récentes enquêtes des autorités américaines (DOJ et FTC).
Ainsi, bien que les Magnificent Seven continuent de dominer le marché, il est essentiel de diversifier ses investissements et de considérer les opportunités au-delà de ce groupe pour maximiser ses rendements à long terme.