Aux Etats-Unis comme en Europe, la croissance fait de la résistance. Les pronostics de récession sévère faits par de nombreux économistes il y a quelques mois sont aujourd’hui battus en brèche. Une récession reste toujours possible, notamment en Europe, mais elle serait, au pire, courte et modérée. La consommation représente toujours le fer de lance de l’activité dans les deux grandes zones. Elle a récemment reflué aux Etats-Unis, mais c’est en partie dû à d’importants aléas météorologiques. Toujours est-il qu’elle demeure solide et bénéficie, surtout en Europe, d’une épargne abondante constituant un réservoir de consommation future.
Le PIB du quatrième trimestre 2022 aux Etats-Unis s’affiche à +2,9%. Il doit être cependant relativisé car l’augmentation des stocks en explique environ la moitié. L’industrie a été perturbée par la météo, tandis que les services ont été davantage soutenus. L’activité américaine reste fragile mais rien n’indique une décélération à venir. Les chiffres de l’emploi sont toujours aussi vigoureux et participent à l’amélioration de ce sentiment.
En Europe la croissance fait également de la résistance, même si l’Allemagne souffre davantage en raison de sa dépendance aux exportations, notamment vers la Chine, refermée sur elle-même au quatrième trimestre pour des causes sanitaires. L’industrie automobile a également souffert d’un problème d’approvisionnement lié à la politique zéro covid chinoise au cours de ces dernières semaines. Les indicateurs de confiance en Europe ont cessé de baisser, le taux de chômage est en moyenne très bas et l’épargne toujours abondante.
Cette activité mondiale plus robuste que prévu bénéficiera en outre du surcroit de croissance chinoise lié à l’arrêt de la politique zéro covid. Cet appel d’air pour l’économie chinoise bénéficiera au monde dans son ensemble, en raison notamment de l’amélioration des chaînes d’approvisionnement.
Sur le front de l’inflation le sentiment que le pic est passé des deux côtés de l’Atlantique demeure, mais le retour à des prix conformes aux souhaits des Banques Centrales sera lent et pas forcément linéaire. La Réserve Fédérale américaine surveille en premier lieu les salaires, qui doivent rester modérés pour ne pas participer à une inflation structurelle. L’Europe surveille de son côté un éventuel rebond des prix de l’énergie. Il reste donc un certain nombre d’incertitudes sur la question de l’inflation. Cela contraint les Banques Centrales à garder un ton dur et combatif. Nous restons convaincus que nous approchons de la fin de la hausse des taux (vers le printemps 2023) mais d’ici-là, il reste de la place pour deux ou trois hausses supplémentaires. Les Banques Centrales garderont sans doute un ton offensif pendant encore quelques mois.
Une activité économique plus résistante que prévu et une inflation en décélération progressive rendent l’environnement plus propice à la prise de risques. La volatilité pourrait toutefois perdurer, au rythme des déclarations de nos grands argentiers. Les taux restent en ce début d’année l’élément prédominant pour les marchés. Les publications de résultats des sociétés pour le quatrième trimestre 2022 sont en cours. Elles sont diversement appréciées et peuvent, le cas échéant, provoquer des écarts de cours.
Nous ne modifions pas à ce stade nos axes de gestion. Nous gardons une légère sous-pondération en actions dans nos mandats modérés et équilibrés, mais nous profitons pleinement de la remontée des obligations. En revanche, nous poursuivons dans nos mandats dynamiques la remontée progressive des actions, en renforçant notamment la Chine et en ayant un biais plus diversifié dans nos choix sectoriels.