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Note - Le krach boursier de juillet-août 2011. Analyse technique et problématiques de long terme !
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Le krach boursier de juillet-août 2011. Analyse technique et problématiques de long terme !

Selon Jacques Ninet, Directeur de la Recherche UFG-LFP, il est clair que l’Europe monétaire, cheval de Troie d’un fédéralisme aux contours imprécis, ne représente que la moitié du chemin vers l’union économique …

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Analyse technique et problématiques de long terme

1 Analyse technique

1.1 Constat

L’effondrement boursier (30% de baisse du 18 février au 9 août) s’analyse comme une brutale sortie par le bas d’un range (Eurostoxx) ou d’un wedge (Stoxx) dont les durées, respectivement 18 et 14 mois, étaient tout à fait exceptionnelles (hormis pour le marché japonais depuis le krach de 1990).

La baisse de juillet-août a été des plus violentes. Depuis que les indices européens existent, seule la séquence de septembre 2002 (Enron) avait été plus brutale. Aux Etats-Unis, en revanche, la baisse récente n’a pas effacé celles d’octobre 1987 ou octobre 2008 (Lehman).

1.2 Prospective

Est-il possible de formuler un pronostic pour la suite? En partant du top de février 2011, on décompte trois séquences de baisse/rebond avant la très forte baisse de fin juillet. En considérant ce schéma, deux cas de figure viennent à l’esprit.

-Une réplique, à l’envers, des mouvements de départ, conduisant à une série de rebond/(re)baisses de forte amplitude et d’assez longue durée (2-4 mois) mais au total sans grande dynamique baissière.
-Une fin de mouvement à l’image de ce qui s’était passé fin 2008 début 2009, c’est-à-dire un rebond assez prononcé suivi d’une capitulation (32% de baisse sur l’Eurostoxx du 6 janvier au 9 mars 2009). Cet épisode conduirait les indices sur les points bas de 2002-2003 ou 2008-2009.

1.3 Explication

Au-delà de l’aspect saisonnier et du champ libre laissé au trading automatisé (algorithmes), qui a probablement accentué «l’appel vers le vide» et peut expliquer des variations instantanées d’ampleur inédite, c’est indiscutablement l’accumulation d’évènements touchant à la fois aux problèmes d’endettement public et aux perspectives de croissance qui a eu raison de la résistance des marchés.

Lieu de confrontation des opinions sur la valeur futures des dettes et des créances, les marchés fondent ces opinions sur une représentation du monde elle-même basée sur des faits avérés et sur des croyances, dans des proportions variables qui déterminent le niveau d’instabilité potentielle des cours[1]. Lorsque les croyances dominent, parce que les faits sont par trop contradictoires et/ou les scénarios trop indécis, le risque de versatilité augmente dangereusement. Dans le cas présent, la croyance concernait la compatibilité de mesures d’austérité exceptionnelles pour lutter contre le surendettement avec la soutenabilité d’une reprise économique pourtant obtenue exclusivement à partir des stimuli budgétaire après la récession provoquée par la crise du crédit. La violence du choc s’analyse comme la prise de conscience brutale du caractère paradoxal voire schizophrénique de cette double exigence des marchés, alors qu’aucun des grands déséquilibres de l’économie mondiale n’a été réellement traité. La coïncidence de la dégradation de la note de la dette américaine par S&P et de la publication de chiffres attestant d’un ralentissement de l’économie mondiale au deuxième trimestre a soudain révélé le caractère irréaliste de ces attentes, en dépit des promesses et gesticulations des autorités et des économistes «officiels».

Aucun économiste sérieux et, pour tout dire, aucun homme de bon sens ne pouvait pourtant croire que la cure d’austérité promise pour rétablir les finances publiques serait sans effet récessif, à moins de donner à la stabilité des taux et à la hausse des profits des vertus principielles sans rapport avec la réalité. Il s’agit en effet d’une exigence absurde. C’est parce qu’elles n’étaient plus en mesure de produire ce qu’elles consomment que les classes moyennes de l’occident se sont endettées (US, UK, Espagne) ou ont été «secourues» par les subsides publics (Europe du sud). L’insolvabilité des débiteurs privés et les secours apportés aux banques ont ensuite rassemblé dans le giron public ces deux catégories. Vouloir leur faire supporter l’essentiel de l’effort d’austérité c’est au mieux les ramener à la case départ, au pire leur infliger une double peine. Au total, la «dictature des marchés», comme tout régime basé sur l’égoïsme d’une minorité, se révèle suicidaire dans le long terme: les marchés, en votant la défiance, se vengent de leurs propres excès.

Il n’y a a priori aucune chance de sortir de cette configuration tant que le Politique n’aura pas pris la mesure des problèmes réels et adapté ses réponses à cette analyse rénovée. Des mesures telles que la «Golden rule» sont, de ce point de vue, de pures incantations qui laissent sceptiques sur la capacité des dirigeants actuels à mener une telle analyse.

2 Problématiques de long terme.

2.1 L’apport de la lecture par les cycles Kondratiev (extrait d’une note de commentaires publiée dans Economie Appliquée[2] fin 2010, qui reste d’actualité).
Bien qu’elle ne recouvre pas exactement le clivage entre classiques et hétérodoxes, l’opposition entre deux grilles de lecture des «cycles» Kondratiev montre la nécessité, pour les financiers, de s’interroger sur le fond.