Un marché porteur et des ambitions brésiliennes claires: ravir aux Etats-Unis la palme de premier producteur et exportateur de soja. Et pour 2014, les récentes estimations du ministère de l’Agriculture américain (USDA) le confirment: avec un potentiel de 88 millions de tonnes en production et de 42,5 millions de tonnes en exportation le Brésil est sur la plus haute marche du podium de ce marché porteur, au taux de croissance peu commun. Alors que le prix de la tonne de soja s’affichait à 100 dollars au début des années 2000, la tonne s’échange aujourd’hui à plus de 500 dollars.
Alors place méritée ou obtenue par forfait du géant Américain, touché par des incidents climatiques exceptionnels?
Le Brésil possède des atouts indéniables: une surface arable de 60 millions d’hectares, de larges disponibilités en eau douce, un climat tropical qui lui permet de réaliser deux voire trois récoltes par an et l’utilisation des OGM sur 90% des surfaces. Un système intensif confronté à deux défis de taille. Le premier concerne la hausse des coûts de production: le boom économique qu’a connu le Brésil ces dernières années a entraîné une augmentation généralisée des salaires. Le second réside dans l’insuffisance des infrastructures symbolisée par les files interminables de camions à l’entrée des ports d’exportation.
Pour autant, le système brésilien dispose d’un formidable potentiel de développement.
Si les Etats-Unis semblent avoir atteint leurs limites, le Brésil lui poursuit ses investissements: trois projets logistiques majeurs pourraient entrer en service en 2014 afin de désenclaver le Mato Grosso, premier état producteur de soja du Brésil.
Le ministère de l’Agriculture brésilien, confiant, projette d’augmenter la production de soja du pays d’environ 35% pour les 10 années à venir.
Le Brésil est donc bel et bien en train d’inscrire son leadership sur le marché pour devenir l’acteur incontournable en matière de soja. Et la France dans tout ça? Si elle ne peut concourir sur ce terrain et préfère produire maïs et colza, il nous reste l’autre tableau: nous pouvons toujours avoir l’espoir de renouveler un exploit déjà accompli il y a quelques années …