En novembre dernier, nous nous sommes intéressés aux produits titrisés, un segment particulièrement attrayant du marché du crédit.
Après de nombreuses années de désaffection de la part des investisseurs, les titres obligataires mieux notés connaissent un regain d’intérêt. Dans ce contexte, nous avons remarqué que les titres adossés à des actifs (ABS) et les titres adossés à des créances hypothécaires (MBS) offraient une exposition au risque diversifiée, ainsi qu’une valeur relative résultant principalement de facteurs techniques liés à l’offre et à la demande.
Depuis, l’indice ICE Bank of America U.S. ABS and CMBS a progressé d’environ 5% et a continué à afficher des performances positives en ce début d’année, même si les rendements obligataires sont repartis à la hausse. Les indices des tranches de dette CLO ("Collateralized Loan Obligation") sont également en forte hausse.
Si le spread moyen des titres ABS et CMBS (titres adossés à des crédits hypothécaires commerciaux) a reculé de 190 à 150 points de base, cela reste 50 points de base plus élevé que les obligations «investment grade» de qualité équivalente. Nous continuons de percevoir une valeur relative sur ce segment, mais nous pensons que les produits titrisés présentent un ensemble d’opportunités plus intéressantes.
Une question débattue
Il semble y avoir un véritable consensus sur le crédit corporate. Les «spreads» sont serrés et la volatilité est faible pour des raisons largement acceptées. Les bilans sont solides et parce qu’ils le sont, et que les rendements sont relativement élevés, l’offre nouvelle est limitée. En revanche, certains débats houleux continuent d’avoir cours dans le domaine des produits titrisés.
Par exemple, le consommateur final est beaucoup plus exposé, qu’il s’agisse de cartes de crédit, de prêts automobiles, de multipropriétés ou de contrats de téléphonie mobile. Aux États-Unis, les ventes au détail ont été soutenues, car les bilans des ménages continuent de bénéficier d’un marché du travail en plein essor, d’un ralentissement de l’inflation et d’un niveau record de fonds propres pour les propriétaires, mais de nombreuses voix s’élèvent pour mettre en garde contre l’épuisement de l’épargne excédentaire des consommateurs.
En outre, le mélange de produits titrisés à taux fixes et à taux variables permet aux grands débats macroéconomiques d’influer sur la valeur relative du secteur (ainsi que sur la possibilité de l’utiliser pour couvrir les portefeuilles obligataires contre des taux plus élevés dans la durée).
Alors que les valorisations immobilières se réajustent et que les coûts d’intérêt augmentent, des questions subsistent quant à la manière dont l’effondrement du marché de l’immobilier commercial pourrait se dérouler. Cela crée des opportunités dans le secteur des bureaux, à l’origine du phénomène, mais aussi de la valeur dans les 70% de titres CMBS qui ne sont pas garantis par des bureaux. [[...]->https://www.next-finance.net/Added-...]