Alors que de nombreux investisseurs avaient marqué leur déception lors de la conférence de presse de la BCE et ce, en raison du silence de son Président M.Draghi sur une extension en temps ou en durée de son «Quantitative Easing», l’information sur un début de «Tapering» les a inévitablement pris par surprise.
En effet, l’Agence Bloomberg a relayé que la BCE serait à même de diminuer de 10 milliards ses achats de dettes souveraines sans pour autant en préciser la date d’exécution. Sans ignorer que l’action de la banque centrale a effectivement permis une reprise de l’investissement, nous pouvons nous demander les raisons d’une communication qui paraît si précoce au regard des anticipations d’inflation.
Est-ce la rareté des émissions souveraines qui guide ce langage ou la nécessité d’expliquer comment on sort d’une politique monétaire aussi accommodante. Il est vrai que les banques attendent avec hâte une repentification de la courbe des taux.
Couplé à la quasi-certitude que la Réserve Fédérale montera son taux d’intervention en décembre, cela a conduit à une légère dégradation des marchés obligataires d’emprunts souverains. L’analyse du comportement de ces emprunts semble bien montrer que les plus bas en terme de taux sont désormais derrière nous. Après plus de 30 ans de plus-value, le marché obligataire est probablement à un point de retournement. Sans penser que nous assisterons à une forte hausse des taux d’intérêts en raison de l’absence de fortes pressions inflationnistes, nous pouvons supposer que les Banquiers Centraux visent une volonté «non avouée» de maintenir des taux réels négatifs le plus longtemps possible afin de faciliter le désendettement sur le dos du rentier.
Si cette dégradation lente du marché obligataire se met en place, les actifs réels et les actions seront les bénéficiaires des arbitrages futurs.