Le transport routier a généré plus de 40% de la demande totale en pétrole en 2019. Il a été responsable de plus de la moitié de la croissance de la demande totale en pétrole depuis 2000 1. Il est donc facile de comprendre pourquoi le transport routier est une cible privilégiée de la décarbonation dans le monde. Les véhicules électriques et hybrides ont été introduits pour le transport de marchandises, le transport commercial et le transport privé afin de décarboner le transport routier.
Environ 3 millions de voitures électriques ont été vendues dans le monde en 2020 (soit 4,6% des ventes)[1]. En décembre 2020, 37 250 véhicules électriques et hybrides rechargeables ont été immatriculés en France - ce qui représente 16,2% du marché français.[2]
Ce développement du marché est motivé par la combinaison de l’élargissement de la gamme de produits, de la demande du public pour des alternatives écologiques aux énergies fossiles et de la politique publique pour un avenir plus durable. Selon l’Autorité internationale de l’énergie, les subventions stimulent également l’adoption de cette technologie[3]. En effet, les préoccupations du public concernant les sécheresses, les inondations, les feux de forêt et les phénomènes météorologiques extrêmes augmentent et poussent à réduire radicalement les émissions de carbone par tous les moyens possibles[4].
Les ventes de véhicules électriques devraient connaître une croissance énorme, à tel point que l’agence internationale de l’énergie (AIE) appelle les années 2020 les "années de la conduite électrique"[5]. En 2020, les immatriculations de voitures électriques ont augmenté de 41%, malgré le ralentissement mondial des ventes de voitures lié à la pandémie, qui a entraîné une baisse de 16% des ventes.
L’explosion de l’adoption des véhicules électriques, notamment ceux qui exigent une recharge rapide, devrait exercer une pression importante sur le réseau électrique. La fiabilité de l’approvisionnement et l’équilibrage des charges représentent un défi complexe. Les énergies renouvelables ont un rôle à jouer, mais probablement principalement par le biais du réseau.
Investir dans l’infrastructure de recharge des VE
Pour soutenir la tendance à l’adoption des véhicules électriques, un investissement massif est nécessaire pour créer des infrastructures de recharge à l’échelle nationale[6]. En septembre 2020, le gouvernement français s’est engagé à consacrer 30 milliards d’euros à la décarbonisation de son économie, accélérant ainsi son objectif de devenir le premier grand pays d’Europe à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Cet argent fait partie du plan de relance "France Relance", conçu pour faire face aux retombées économiques de la pandémie COVID-19.[7]
Les fonds publics et les incitations sont essentiels pour encourager l’investissement, mais - avec toutes les autres pressions exercées sur les capitaux publics - cela ne suffira pas à répondre à la demande. Les analystes[8] reconnaissent que le financement du secteur privé est nécessaire pour financer le développement rapide de l’infrastructure de recharge des VE[9].
Siemens Financial Services (SFS) a publié une nouvelle étude[10] approfondie qui évalue le «déficit d’investissement» requis au cours des six prochaines années pour déployer rapidement des réseaux de recharge des véhicules électriques dans le monde entier.
Ce «déficit» représente la différence entre les infrastructures de recharge des VE déjà financées et celles qui sont encore financées sur CAPEX (dépenses en capital). Le montant global cumulé s’élève à près de 150 milliards de dollars.
Il s’agit clairement de besoins d’investissement très importants, sans lesquels la croissance du marché des VE sera considérablement freinée. En conséquence, cela pourrait empêcher les pays d’atteindre leurs objectifs climatiques convenus, étant donné l’importance du transport routier dans la réduction des émissions. L’idée de financer ces sommes à partir des fonds publics, ou de les geler dans les comptes des entreprises, est pour la plupart tout simplement insoutenable.
Alors, quel type de financement intelligent du secteur privé est nécessaire pour permettre le développement de l’infrastructure des VE? Les unités de recharge des VE sont particulièrement appropriées pour les nouveaux modèles de financement du secteur privé basés sur l’utilisation, la performance et les résultats. En effet, les unités de recharge génèrent un flux de revenus potentiels au fil du temps qui peut être exploité pour payer le coût actuel de l’investissement. Le fournisseur de l’installation peut alors effectuer une série de paiements réguliers qui peuvent être alignés de manière flexible avec le flux de revenus des unités de recharge. Ces modèles de financement vont des dispositifs de crédit-bail / location, qui permettent de gérer les flux de trésorerie, à des dispositifs plus complexes basés sur les résultats, qui permettent des méthodes "X-as-a-Service" pour accéder à la technologie de e-charger.
Les accords de financement conclus avec un partenaire expert permettent aux fournisseurs de technologies de rendre l’investissement en capital abordable. Ils permettent également de faciliter la trésorerie pour les organisations des secteurs public et privé qui souhaitent investir dans les points de charge des VE et d’autres technologies qui soutiennent les ambitions de durabilité. En effet, des témoignages suggèrent des options de financement intelligent peuvent souvent faire basculer les décisions d’investissement en faveur d’un fournisseur de technologie offrant ces options.
En supprimant le besoin de dépenses d’investissement, la finance intelligente permet d’affecter les rares capitaux publics et privés à des investissements qui ne génèrent pas un flux de trésorerie aussi immédiat et tangible.
Conclusions
La croissance rapide prévue du nombre de véhicules électriques dans le monde - un facteur important pour atteindre les objectifs en matière de changement climatique et de durabilité - ne se produira pas si l’infrastructure de recharge électrique ne se développe pas au même rythme. L’ampleur des investissements nécessaires à la construction de ces infrastructures est considérable et ne peut pas être financée par des fonds publics.
Des financements intelligents du secteur privé (provenant de financiers spécialisés dans la technologie) sont déployés pour aligner les coûts d’investissement sur les flux de trésorerie générés par les stations de recharge, ce qui rend le budget d’investissement neutre. L’adoption de ces options de financement déterminera le taux de déploiement de l’infrastructure de recharge des VE et jouera un rôle déterminant dans le développement du marché des VE dans son ensemble.