<p>TIRANA Octobre 1991, la Banque Mondiale a décidé de financer un projet de remise en route de la banque agricole de développement de l’Albanie dans le cadre du redéploiement du secteur primaire.
<br />Un bilan, vrai torchon est fourni au bout de trois semaines.</p>
<p>Première question : « Le poste principal du passif est le capital, par qui est-il souscrit ? » « C’est l’État qui l’a entièrement souscrit. »</p>
<p>Deuxième question : « Figure à l’actif un total de prêts consentis pour le même montant que la capital, à qui ont été consentis des crédits ? »
<br />« Á l’État pour la totalité ! »
<br />« Mais c’est impossible ! ». « Mais non ! Vous comprenez l’État n’ayant pas la moindre ressource il fallait bien lui faire un crédit pour souscrire le capital ! ».
<br />…….</p>
<p>La cavalerie est un processus financier où de nouveaux emprunts servent sans cesse à rembourser les emprunts antérieurs. Le système s’écroule lorsque l’emprunteur n’obtient pas le Nième prêt ?</p>
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<p>Nos responsables politiques ayant en charge l’économie, parlent de plus en plus de « l’industrie de la finance ». On croyait bêtement jusque là que la finance était un simple outil permettant le développement économique, grâce à la monnaie qui permet les différents échanges</p>
<p>Or la finance est bien devenue une coupable industrie, par le jeu dangereux auquel se livrent les banques de fabriquer de la fausse monnaie.</p>
<p>Les crédits consentis par les banques sont en effet de plus en plus accordés non plus en fonction des possibilités de remboursement mais en fonction des garanties offertes.
<br />Dans le premier cas on anticipait la création monétaire en finançant une activité économique créatrice de monnaie.
<br />Dans le second cas on crée de la fausse monnaie en augmentant, en cas de difficulté de remboursement, la valeur des garanties offertes, l’exemple type est celui des subprimes qui ont conduit à la catastrophe, en provoquant au passage et de façon insensée les augmentations de prix de l’immobilier.
<br />Ceci a d’ailleurs été complété et continue à l’être par cet incroyable recours à la cavalerie consistant à réemprunter pour rembourser le prêt antérieur.</p>
<p>Il est significatif que l’on puisse difficilement obtenir la structure exacte de la dette des divers États européens et notamment de la France. Il serait très instructif de voir dans un tableau montrant les emprunts croisés enter les divers pays que la France par exemple, qui a avancé quelques quinze milliards à la BCE pour aider la Grèce à s’en sortir, est elle-même débitrice de la BCE, de façon indirecte certes, au travers de la mise en pension chez cette BCE de titres d’État achetés sur le marché par les banques.</p>
<p>Nous sommes donc tout à fait même si c’est de façon plus subtile et plus difficile à déceler, dans la situation grotesque de l’Albanie, on pourrait ainsi dire : « Vous avez prêté 15 milliards à la BCE pour qu’elle les reprête à la Grèce, mais pourquoi la BCE vous a-t-elle elle-même prêté ?
<br />Il fallait bien qu’elle nous prête puisque nous n’avons pas le moindre sou ; si elle ne l’avait pas fait comment lui aurions nous prêté 15 milliards ? »</p>
<p>Cet incroyable imbroglio, mélange d’économie virtuelle et de cavalerie, aboutissant au battage de monnaie déjà battue, et qui nous enfonce de plus en plus dans la crise est complété par cet inénarrable décision que vont prendre les ministres des finances par la mise en œuvre rapide de mécanismes de financements innovants à l’échelle internationale.</p>
<p>Nous arrivons là à une démonstration parfaite de cavalerie de haute voltige, et de création monétaire au second degré où l’industrie de la finance fera merveille dans la fabrication d’argent à partir de l’argent, mais jusqu’à quand nos nouveaux alchimistes seront-ils capables d’assurer cette transmutation ?</p>
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