Faisant fi des vents contraires, les marchés d’actions ont franchi de nouveaux records aux États-Unis grâce aux bénéfices élevés des entreprises.
Aux États-Unis, le S&P 500 a gagné 7% en octobre, atteignant un nouveau sommet, alors que 83% des sociétés qu’il inclut ont battu le consensus au troisième trimestre; l’indice mondial, le MSCI World, s’est pour sa part adjugé 5,8%.
Les marchés ont progressé malgré les craintes de détérioration du pouvoir d’achat des ménages du fait de la hausse des cours énergétiques, et en dépit du ralentissement de la croissance en Chine et de l’inversion constatée sur l’extrémité longue de la courbe des taux américains, qui annonce généralement un ralentissement.
Ces perturbations du marché obligataire peuvent être de mauvais augure pour les actions de croissance, très sensibles aux anticipations de hausse des taux, à la dégradation des perspectives inflationnistes et à toute réduction de voilure des programmes de relance des banques centrales. Tous ces scénarios devraient, en théorie, être négatifs pour la valeur actualisée des bénéfices futurs des entreprises.
«Fin octobre, les taux d’intérêt ont augmenté sur l’extrémité courte, entraînant un aplatissement de la courbe des taux américains», explique Peter van der Welle, stratégiste au sein de l’équipe multi-actifs de Robeco. L’extrémité longue de la courbe s’est même inversée, ce qui pourrait annoncer des perturbations du cycle économique.»
«Les récentes craintes de poussée inflationniste ont amené les opérateurs à anticiper les hausses de taux et la réduction des bilans par les banques centrales. Historiquement, il existe une corrélation positive entre la forme de la courbe des taux et les prévisions de bénéfices qui vont suivre.»
Un rebond étayé par trois piliers
Pour Peter Van der Welle, les marchés d’actions, dopés par les bons résultats des entreprises américaines, sont restés largement insensibles à ces inquiétudes pour trois raisons.