Le développement de l’économie circulaire réduit les dommages environnementaux de nos activités économiques et de nos modes de consommations sous-jacents. C’est aussi un élément de résilience économique, réduisant la dépendance de nos économies aux importations, le déchet devenant ainsi sa propre ressource. Les entreprises leaders de l’économie circulaire génèrent non seulement des effets positifs en matière de développement durable - une tonne de matière plastique recyclée a par exemple une intensité carbone 6 fois inférieure à une tonne de matière plastique vierge - mais sont également créatrices de valeur financière, à la fois parce qu’elles supposent une importante économie de ressources, et parce qu’elles sont synonymes d’opportunités de marché. L’économie circulaire nécessite une transformation majeure des entreprises mettant au cœur de leur business model une dynamique de développement durable. Elles s’appuient aussi sur une logique de transformation de filière au sein de laquelle la coopération entre les acteurs, face à des défis techniques majeurs, permet un gain de temps dans leur résolution: c’est ce que nous avons pu observer par exemple dans la dynamique des travaux de transformation de deux équipementiers automobiles.
La logique d’économie circulaire est déjà bien intégrée dans les pratiques et modèles des équipementiers automobiles, ce qui s’explique assurément par une réglementation contraignante, sur les taux de recyclage et d’incorporation de matière recyclée dans la conception des véhicules. En effet, comme le mentionne Plastic Omnium dans les réponses au questionnaire adressé par le FIR dans le cadre du groupe de travail Economie Circulaire, la réglementation européenne liée aux véhicules hors d’usage (VHU) impose depuis 2015 un taux de réutilisation et de valorisation des véhicules de 95% en poids moyen, avec un minimum de 85% de taux de réutilisation/recyclage. Par ailleurs une directive de septembre 2000 sur l’incorporation de matières recyclées doit être revue en 2022 et va pousser pour beaucoup plus d’inclusion de matière recyclée dans les véhicules neufs qu’actuellement. Les équipementiers, entraînés par leurs clients constructeurs, n’ont donc pas d’autre choix que d’avancer dans cette direction en adoptant tous les grands principes de l’économie circulaire. Valeo précise que 100% des développements produits font l’objet d’une analyse de cycle de vie. L’éco-conception, anticipant le démontage et le recyclage des pièces, est généralisée. A titre d’illustration, les pare-chocs sur lesquels planche Plastic Omnium, truffés de capteurs dans la perspective du véhicule autonome, intègrent cette dimension de démontage.
On notera également que l’économie circulaire est un moyen pour les entreprises d’améliorer leur trajectoire carbone compte tenu d’une intensité carbone beaucoup plus réduite pour le plastique recyclé. Le partenariat de Plastic Omnium avec TotalEnergies vise à accélérer le développement de plastiques recyclés. Leurs clients constructeurs s’engagent en effet dans des démarches d’introduction "massive" de matières recyclées dans leurs produits. Si les dirigeants n’ont pas de critère de rémunération directement axé sur l’économie circulaire, ils ont dans les deux cas un système d’incitation sur les émissions carbone; la stratégie de réduction de l’impact des matériaux est donc importante pour eux. Valeo précise même que la réalisation des objectifs de leur plan carbone repose majoritairement sur le scope 3 et la mise en place de stratégie de réduction de l’impact des matériaux.