Bien que les taux d’intérêt des obligations à dix ans de l’Irlande aient atteint 9% indiquant des craintes profondes des marchés sur la capacité du pays à faire face à ses engagements, Cathal Brugha, professeur à l’University College Dublin, a déclaré qu’en comparaison avec la Grèce, l’Irlande est l’un des pays européens les plus forts dans le secteur des exportations.
«La Grèce est très dépendante du tourisme et du transport maritime, alors que l’économie irlandaise est plutôt concentrée sur la haute technologie. Les coupes budgétaires, devenues inévitables pour palier aux difficultés financières du secteur public qui ne pouvaient plus être soutenues par les recettes fiscales, ont débouché sur des troubles politiques en Grèce, mais pas en Irlande», a expliqué le professeur Brugha.
«L’âge de la retraite en Irlande est fixé à 65 ans, alors que dans certains pays méditerranéens, les gens partent à la retraite dès 55 ans», a-t-il noté.
Quant à la cause des crises dans la zone euro, il a affirmé qu’avec la formation de l’Union européenne, les pays membres ont cédé une partie de leur souveraineté et de leur pouvoir monétaire, sans adopter de politiques économiques, monétaires et budgétaires coordonnées, ce qui a laissé «des trous dans le mur européen».
Pour défendre l’euro et la stabilité économique des pays membres, l’UE et le Fonds monétaire international ont créé un fonds doté de 750 milliards d’euros pour aider les pays membres de la zone euro à surmonter d’éventuels surendettements.
Dimanche soir l’Union européenne a accepté la demande du gouvernement irlandais pour un plan d’aide financière de l’UE et du Fonds monétaire international (FMI), a confirmé le Premier ministre irlandais Brian Cowen.
Le plan d’aide, sur une période de trois ans, devra être accompagné d’un programme de restructuration des banques et de réduction budgétaire, a indiqué M.Cowen lors d’une conférence de presse tenue au siège du gouvernement à Dublin.
«Un processus de négociation formel va maintenant débuter et va permettre la mise en place de l’aide, sur la base d’un programme qui doit être négocié par le gouvernement avec la Commission européenne et le Fonds monétaire international, en liaison avec la Banque centrale européenne», a-t-il ajouté.
«Un élément central du programme consistera également à soutenir le renforcement de la restructuration et la restauration de la viabilité à long terme et de la santé financière du système bancaire irlandais», a souligné le chef de gouvernement irlandais.
Le montant de l’aide sera décidé lors des négociations.