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L'Inflation met à mal la patience des banques centrales

La perspective des normalisations monétaires à marche forcée a précipité les taux à la hausse. Les pressions salariales en Europe sont assez faibles comparativement aux Etats-Unis. Nous conservons une position neutre sur les actions...

Les banques centrales sont divisées entre la nécessité de contrer les pressions inflationnistes quitte à casser la croissance, ou faire preuve de patience en attendant que les composantes les plus transitoires de l’inflation refluent d’elles-mêmes, quitte à laisser l’inflation rogner le pouvoir d’achat des consommateurs aux plus faibles revenus. Aux Etats-Unis, l’inflation continue d’accélérer à 7.5% en janvier contre 7% en décembre. Les propos de James Bullard, patron de la Fed de St Louis et membre votant, favorable à l’accélération de la normalisation de la politique monétaire, ouvrent la voie à des mesures plus drastiques: première hausse de 50 bp, 100bp de hausse d’ici juillet, réduction du bilan par des ventes et non plus seulement par des non réinvestissements de papiers arrivant à échéance.

La perspective des normalisations monétaires à marche forcée a précipité les taux à la hausse, en particulier sur les maturités courtes: le taux souverain américain 2 ans atteint 1.6% (contre 0.7% fin décembre).

Du côté de la BCE, après les propos hawkish de Christine Lagarde la semaine précédente, qui avaient tendu les spreads périphériques et renchéri l’euro, les interventions se sont multipliées au cours de la semaine pour modérer les anticipations de marché quant à une normalisation trop rapide. Remonter les taux trop rapidement serait contre-productif, en pesant sur la dynamique de croissance sans faire refluer pour autant l’inflation européenne, qui provient pour moitié des prix de l’énergie, facteur sur lequel la BCE n’a pas de prise. Les pressions salariales en Europe sont assez faibles comparativement aux tensions que connaît le marché du travail américain. Les étapes du resserrement monétaire ont une nouvelle fois été rappelées: l’arrêt complet des achats d’actifs, vraisemblablement au second semestre, est un préalable à une première hausse des taux.

La multiplication des discussions diplomatiques sur le dossier ukrainien, et les Jeux Olympiques propices à une trêve, ont permis une détente récente mais fragile des cours du gaz et donc de l’électricité.

En Chine, les données macroéconomiques, comme le PMI Caixin des services, en recul à 51.4 vs 53.1 en décembre, témoignent de la poursuite du ralentissement de l’économie. La stratégie «zéro-Covid» continue de pénaliser la confiance et l’activité. L’assouplissement de la politique monétaire n’aura d’effets sur l’activité que dans plusieurs trimestres.

Dans cet environnement de réduction de la liquidité, mais de bonnes publications de la part des entreprises, nous conservons une position neutre sur les actions.

Concernant les taux, nous maintenons une sous-pondération sur les dettes souveraines et le crédit de qualité et restons prudents sur la duration.

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