Les JO de Paris 2024 seront les premiers de l’aire du recyclage, avec une quasi-totalité d’infrastructures préexistantes (95% des équipements pérennes utilisés pour les Jeux existaient déjà auparavant).
Cela a permis de tenir les investissements et d’éviter les dérapages budgétaires devenus habituels pour ce genre d’évènements. Cela permettra aussi d’éviter trop d’éléphants blancs, ces immenses infrastructures qui ne trouvent pas d’usage après les Jeux et qui tombent peu à peu en décrépitude, comme à Athènes.
Mais n’y a-t-il pas un revers à cette médaille? Car s’il n’y a pas de passif, peut-on espérer un actif? Y aura-t-il un héritage à ces Jeux?
Si Paris ne sera pas Athènes 2000, peut-elle se rêver en Barcelone 1992, évènement clé dans l’inscription de la métropole catalane sur la carte du village-monde contemporain? «Les Jeux ont été voulus comme un accélérateur de particules: ils servent une stratégie d’aménagement et de développement du territoire, initiée il y a longtemps et qui se poursuivra encore sur plusieurs années. Ils permettront de décongestionner le cœur de la métropole parisienne et de lui donner une bouffée d’air, par absorption d’une partie de ses franges en petite couronne Nord. Mais, pour aller plus loin et faire reculer la fracture sociale, économique et culturelle qui existe entre le cœur et la périphérie, il faudra que soit enfin apportée une réponse à la question fondamentale de la gestion de cette métropole et de l’héritage des Jeux.»
«Tout a été fait pour que les Jeux de Paris soient utiles au territoire, au point que la notion d’héritage soit devenue centrale. Le grand gagnant devrait être le quartier de Saint-Denis Pleyel, appelé à devenir un hub de transport majeur à l’échelle de l’Ile-de-France. Outre les transports, ce territoire offrira de réelles opportunités résidentielles dans un contexte de crise du logement, accueillera plusieurs administrations ministérielles et services centraux de l’État et bénéficiera d’équipements d’échelle métropolitaine, voire nationale. Il pourra enfin capitaliser, si les Jeux se déroulent bien, sur un changement d’image.» indique Cyril Robert, Directeur Recherche Savills France.