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Inde : un point d'entrée pour le marché actions

Avinash Vazirani, gérant du fonds Jupiter India Select Sicav, revient sur l’annonce faite le 16 mars dernier relative à la politique budgétaire en Inde, d’une part, et l’actualité récente suite aux élections régionales et à la politique de la Reserve Bank of India, d’autre part.

Nous croyons que les mesures budgétaires annoncées vont peu renforcer la position de la coalition gouvernementale actuelle. La tentative de résoudre le déficit budgétaire par une mesure de taxation rétroactive sur les gains générés par des acquisitions transfrontalières (mesure faisant suite à la victoire de Vodafone à la Cour Suprême contre de telles redevances) ne devrait pas avoir un impact important sur les décisions futures d’investissements directs étrangers, mais cela soulève certainement des questions sur la stratégie du gouvernement en place. La démission du Ministre des Chemins de Fer, Dinesh Trivedi, s’ajoute à l’inquiétude de son propre camp – le Trinamul Congress – au sujet des augmentations de tarifs annoncés dernièrement, et ne fait que soulever d’autres questions sur la stabilité de la coalition multipartite «United Progressive Alliance» dirigée par le Congrès National Indien. Néanmoins, les mesures prisent pour élargir la base de cette taxe améliorera les finances du gouvernement et l’augmentation des avantages fiscaux aidera les classes moyennes en continuant à soutenir la croissance de la consommation.

De notre point de vue, ces événements ne devraient pas nous distraire du message positif qui a été délivré pendant les élections en février et mars, qui étaient en majorité défavorables à la coalition gouvernementale

L’Uttar Pradesh (le plus grand état du pays) a choisi un nouveau candidat qui milite en faveur d’une réforme économique progressive et des mesures anti-corruption plutôt que basées sur des arguments populistes, religieux ou relatifs aux castes. Les résultats des élections, tout autant que la manière avec laquelle elles se sont déroulées, témoignent d’une évolution des comportements vers un système plus démocratique, ce qui devrait créer un environnent de plus en plus propice aux affaires et à l’investissement. En effet, les élections ont été caractérisées par un taux de participation élevé, un niveau de violence négligeable et un processus transparent.

Nous pensons donc que les investisseurs devraient voir dans ses élections une évolution de la situation très favorable, en particulier le signe que l’ingérence du gouvernement dans le monde des affaires devrait diminuer.

Parallèlement à la politique monétaire stimulante à laquelle nous nous attendons cette année, et malgré les distractions politiques de ce weekend, les perspectives pour le marché des actions indiennes sont, selon nous, séduisantes

Aux vues des attentes des bénéfices des entreprises pour cette année (dont la croissance se situe maintenant à des niveaux bas à deux chiffres) et alors que les valorisations des actions sont toujours faibles, nous sommes convaincus que le point d‘entrée est excellent pour les investisseurs.

Suite au durcissement de la politique monétaire l’année dernière, la croissance en Inde a ralenti et, par conséquent, le gouvernement ne table plus que sur un taux de croissance de 6.9% dans l’annonce de vendredi relative à la politique budgétaire. Bien que ce taux soit en dessous des niveaux atteints ces dernières années, il reste très impressionnant en comparaison avec la plupart des autres économies développées. De plus, avec la baisse de l’inflation, nous espérons que les décideurs politiques orientent cette année leur attention vers la stimulation de la croissance domestique. Pour le Ministre des Finances, Pranab Mukherjee, la semaine dernière, les signaux du premier trimestre 2012 suggèrent que l’économie est déjà en situation de reprise.

Les chances d’une baisse de taux d’intérêt en début de semaine dernière ont été réduites par la récente hausse du prix du pétrole, ce qui a enclenché une hausse de l’inflation qui passe d’un taux de 6,6% sur un an glissant en janvier, taux le plus bas depuis deux ans, à un taux de 7% pour février. Néanmoins, sauf si de nouvelles augmentations substantielles de prix de l’énergie interviennent, nous pensons que le mouvement de désinflation reprendra, permettant à la Reserve Bank of India d’appliquer de nouvelles politiques de soutien. Par ailleurs, nous continuons à croire à des baisses agressives des taux d’intérêt cette année. La Reserve Bank of India a déjà démontré qu’elle est prête à agir pour stimuler l’économie: le 9 mars dernier, elle a baissé de manière inattendue le taux de réserve obligatoire de 75pb à 4,75%. Cela fait suite à une réduction de 50pb annoncée en janvier.

Avinash Vazirani Mars 2012
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