Je ne comprends pas pourquoi les obligations convertibles restent négligées par tant d’investisseurs institutionnels. J’ai toujours été étonné par le manque de curiosité à l’égard de cette classe d’actifs, surtout si l’on considère ses excellentes performances historiques. En effet, les obligations convertibles offrent en moyenne les rendements ajustés pour le risque les plus élevés de toutes les catégories d’actifs traditionnelles. Personne ne peut remettre en question les qualités de diversification des obligations convertibles.
Plusieurs publications récentes soutiennent que les obligations convertibles sont chères. Je peux leur rétorquer que la plupart des classes d’actifs traditionnelles sont actuellement chères. Quels critères sont retenus pour affirmer qu’elles sont surévaluées, alors que nous nous trouvons en terrain inconnu? La définition de la surévaluation me pose problème.
Les obligations convertibles constituent un véhicule idéal pour faire face à l’incertitude étant donné qu’elles ont bien performé au cours de nombreux cycles d’investissement. Or, les investisseurs seront confrontés à de multiples incertitudes en 2016: élections présidentielles aux États-Unis, volatilité potentielle des devises, tensions au MoyenOrient, volatilité des prix du pétrole/des matières premières, relèvement des taux/prolongement de l’assouplissement quantitatif, etc. Il ne s’agit pourtant que d’éléments prévisibles, mais comme d’habitude, ce seront probablement les événements inattendus qui causeront le plus de dommages.
Les obligations convertibles constituent une sorte de pont entre les marchés obligataires et les marchés d’actions. Dans le passé, elles ont bien performé en période de hausse des taux et elles se sont également bien comportées dans un contexte de taux faibles, comme au Japon récemment.
Il est important de comprendre l’intérêt offert par les obligations convertibles et leur coût réel, lorsque l’on compare leurs coupons à ceux des obligations classiques.
Ce que vous abandonnez est l’écart entre le coupon d’une obligation traditionnelle et le coupon de l’obligation convertible, mais il convient de souligner qu’en échange, vous recevez une opportunité de participer au futur succès de la société sous-jacente.
Posséder une obligation convertible vous permet de détenir une participation comparable à celle d’une action, mais avec la moitié de la volatilité de cette dernière. En cas de marché baissier, votre placement évoluera davantage comme une obligation et en cas de hausse du marché, vous aurez une plus grande exposition aux actions. Historiquement, nous avons eu un marché obligataire haussier de 30 ans, qui a pris fin avec le relèvement des taux américains en décembre 2015. D’un autre côté, certaines forces de marché potentielles évoquées ci-dessus pourraient nous ramener dans une situation similaire à celle que nous avons connue dans un passé récent, avec une poursuite de l’assouplissement quantitatif en Europe et peut-être même un retour à un assouplissement quantitatif aux États-Unis.
Je n’essaie pas de prédire les développements sur les marchés d’actions ou les marchés obligataires. Les obligations convertibles permettront de diversifier les portefeuilles tout au long de ces cycles économiques difficiles. Je ne prône pas un investissement passif, en particulier dans le contexte actuel, mais je pense qu’il convient de se montrer sélectif.
Notre philosophie d’investissement est de choisir les meilleures sociétés, où qu’elles soient, en utilisant les obligations convertibles pour exprimer notre conviction à l’égard des actions sous-jacentes.
Pour cela, nous nous assurons que l’élément de crédit (préservation du capital), la conviction en matière de thèmes (création de valeur) et la participation aux actions (structure des obligations convertibles) répondent aux critères rigoureux de notre approche d’investissement disciplinée.
À cet égard, notre résolution pour la nouvelle année est la continuation de notre objectif permanent de démontrer l’importance des obligations convertibles au sein d’un portefeuille diversifié. En ce qui concerne les investisseurs, ils ont tout intérêt à prendre davantage en compte ce que les obligations convertibles pourraient apporter à leur portefeuille global. Car ceci est bien la raison d’être des bonnes résolutions du nouvel an: la volonté de faire mieux.