Ces dernières semaines, les conditions de marché sont passées de la panique à l’exubérance. Depuis le plus bas des actifs risqués lors du passage à la nouvelle année, les actions mondiales se sont adjugées 15%. À noter que ce rebond des actions n’a pas empêché les marchés obligataires de continuer à progresser début 2019.
En parallèle, les stratégies de hedge funds ont affiché un mouvement symétrique. Les stratégies à la peine en décembre (L/S Equity et Relative Value Arbitrage par exemple) se sont redressées depuis peu, tandis que celles qui résistaient fin 2018, telles que les stratégies CTA, sont en retrait jusqu’à présent au premier trimestre en raison de leurs positions courtes sur les actions.
En matière de positionnement, les stratégies L/S Credit ont fait partie des très rares à avoir profité de la détérioration des conditions de marché pour accroître l’exposition au risque fin décembre.
Dans le même temps, les stratégies CTA ont très fortement étoffé leurs positions longues sur les marchés obligataires au cours des trois derniers mois et l’éventuel impact d’un renversement de la tendance des obligations sur leur performance nous préoccupe.
Qu’est-ce que cela signifie en termes d’allocation stratégique? Premièrement, nous privilégions les stratégies qui avaient résisté à la baisse des marchés et n’ont pas été en difficulté pendant le rebond. Cela inclut les stratégies Merger Arbitrage et Fixed Income Arbitrage ainsi que, dans une moindre mesure, L/S Equity Market Neutral et Global Macro. Deuxièmement, nous restons prudents concernant les stratégies L/S Equity fortement exposées au marché et préférons les stratégies L/S flexibles, capables d’ajuster rapidement leur bêta.
Troisièmement, les perspectives des actifs des marchés émergents se sont éclaircies depuis que la Fed a adouci le ton. Les stratégies Global Macro axées sur les marchés émergents pourraient en profiter.
Enfin, nous continuons de penser que les stratégies alternatives sont plus attrayantes que les actifs traditionnels à ce stade du cycle économique. Cela étant, la prudence est de mise pour les stratégies dotées d’un biais long sur les actions, et la sélectivité primordiale, que l’approche soit top-down ou bottom-up.