Cependant, en 2021, l’arrivée des vaccins et la perspective d’un retour à la normale ont permis aux small caps de rattraper leur retard au sein du S&P 500. Lorsque la Fed avait adopté une politique monétaire «hawkish» pour lutter contre l’inflation, les small caps avaient recommencé à sous-performer par rapport aux large caps et la classe d’actifs avait fait face à de nombreuses difficultés (resserrement des conditions de crédit, réduction du crédit disponible, coûts du travail plus élevés…). L’année dernière, les smalls caps ont de nouveau sous-performé, en raison de la crise bancaire américaine et des problèmes liés au plafond de la dette qui ont pesé sur les perspectives de croissance et impacté les rendements de la classe d’actifs à la baisse.
De manière générale, la classe d’actifs fait face à des difficultés dans le cas d’un «atterrissage en douceur» (ralentissement économique sans récession) ou d’un scénario de récession, leurs bilans étant plus faibles et leurs résultats plus volatiles, ce qui les rend vulnérables dans ce contexte. C’est pourquoi, il est important d’opter pour la qualité dans ce genre de situation. Historiquement, d’après une étude de State Street, le meilleur moment pour investir dans les small caps est en moyenne trois à quatre mois après le début d’une récession, et de conserver ces positions entre un et trois ans. Les small caps ont tendance à bien se comporter lorsque l’inflation chute et que les indicateurs clés atteignent leur point le plus bas, indiquant une phase de début de cycle. Cependant, les conditions de marché actuelles semblent indiquer une fin de cycle.
Les valorisations sont un indicateur clé pour investir dans la dans la classe d’actifs. En effet, une grande partie des small caps américaines doivent encore prouver leur rentabilité. Il est essentiel d’évaluer non seulement les multiples tels que les ratios P/E et P/B, mais aussi l’évolution des performances de l’entreprise. Si les large caps américaines ne peuvent pas être considérées comme bon marché aujourd’hui, la sous-performance relative des small caps, qui ont chuté de 20% depuis leur pic, intègre déjà le niveau très bas des nouvelles commandes PMI. D’un point de vue historique, les valorisations relatives semblent attractives tandis que les valorisations absolues avoisinent des niveaux observés lors des précédentes récessions. Depuis juin 2022, le Russell 2000 a été limité à une fourchette comprise entre 1600 et 2000 points. Actuellement, l’indice oscille autour des 2000 points, sous l’effet d’une baisse récente des taux d’intérêt à long terme, mais ne dispose pas d’un catalyseur convaincant pour sortir de cette fourchette.
D’après nous, un «atterrissage en douceur» semble le scénario le plus probable pour l’économie américaine. Cependant, même dans ce contexte, les small caps américaines font face à des risques si les taux d’intérêt restent élevés. Les analystes de Goldman Sachs soulignent que près d’un tiers de la dette de ces entreprises est à taux variable, ce qui implique que des taux plus élevés pourraient nuire aux marges plus faibles des small caps ainsi qu’à leur performance globale. Les petites capitalisations américaines sont surreprésentées dans les secteurs cycliques, surtout dans le secteur financier, constitué d’une part importante de banques régionales. Toutefois, c’est le secteur défensif de la santé qui est le plus représenté sur ce segment, même si les biotechnologies, plus à risque, y sont également très présentes. L’industrie et les technologies de l’information présentent également des opportunités en termes de valorisation.
Malgré les défis à court terme, la classe d’actifs demeure attractive à long terme, offrant une croissance des bénéfices par action supérieure à celle des grandes capitalisations, ce qui a historiquement conduit à leur surperformance. Toutefois, il est essentiel de bien avoir à l’esprit tous les enjeux de la phase actuelle du cycle économique.