Les indices ISM font partie des indicateurs les mieux corrélés à la croissance du PIB. Calculés pour le secteur manufacturier et les services, ils sont construits à partir de questionnaires envoyés à un échantillon représentatif d’entreprises qui doivent décrire l’évolution de leur production, de leurs carnets de commande, de leurs effectifs, des délais de livraison, des prix. Ces indicateurs sont centrés autour de 50 points: en-dessous de ce niveau, ils traduisent généralement une contraction de l’activité économique. L’indice manufacturier est calculé depuis 1948, celui des services depuis 1997.
Le graphique ci-dessous représente la moyenne des indices ISM pondérée par le poids des secteurs dans l’économie. Il accorde donc un poids très faible au secteur manufacturier, qui représente environ 10% de l’activité globale. La forte contribution du secteur manufacturier à la volatilité du cycle économique pourrait justifier de lui attribuer un poids plus élevé, mais les courbes ne seraient pas très différentes.
«L’indice du secteur manufacturier est inférieur à 50 points depuis octobre dernier et la composante «nouvelles commandes» atteint 42,6, un niveau généralement associé aux périodes de récession. L’indice des services avait nettement rebondi en janvier, mais il baisse depuis. À 50,3 points, il est également à un niveau rarement vu en dehors des récessions. L’évolution récente des indices ISM nous semble donc renforcer la probabilité d’une prochaine entrée en récession de l’économie américaine.» analyse Julien-Pierre Nouen, Stratégiste/Économiste au sein de l’équipe d’allocation d’actifs et gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion.