Au niveau de l’épargne, les Français ne savent pas non plus trop sur quel pied danser entre la nécessité qu’ils éprouvent à puiser dans le bas de laine pour maintenir le niveau de vie et celle d’accroître l’effort d’épargne afin de se prémunir d’éventuelles difficultés. En matière de produits, les épargnants continuent de privilégier la sécurité au détriment des actions.L’assurance-vie et le Livret A restent des incontournables. Les nouveaux produits d’assurance-vie qui ont été créés, «Eurocroissance» et «Vie-Génération» ainsi que le PEA-PME devront conquérir leur place.
Retraite, inquiétude à tous les étages
Le financement des retraites reste le premier sujet de préoccupation sociale pour les Français. Il devance de 15 points celui de l’assurance-maladie. Cet écart n’était que de 9 points en 2012.
A cette inquiétude collective correspond une anxiété individuelle. Plus des deux tiers des Français (67%) se déclarent inquiets pour leur future retraite dont un quart affirme être très inquiet. Le niveau d’anxiété reste identique à celui de 2013.
L’inquiétude est partagée par toutes les générations et même chez les actuels retraités. Ce sont parmi les catégories les plus modestes que le taux d’inquiétude atteint des sommets. Il est de 72% chez les ouvriers et de 80% chez les employés.
La réforme des retraites de 2013 n’a pas enrayé la montée de l’inquiétude. Les améliorations apportées par le Gouvernement avec la création du compte de pénibilité ou avec le changement des modalités de validation de trimestres supplémentaires n’ont pas été encore perçues positivement par l’opinion publique.
Réforme des retraites, les Français n’ont pas la formule magique
Les Français n’ont pas les idées très claires sur les moyens de réformer le système de retraite. 31% des sondés récusent toutes les solutions proposées. 25% des Français sont prêt à accepter un nouveau recul de l’âge de la retraite et 24% sont pour le développement de l’épargne retraite. L’allongement de la durée de cotisation arrive en 3ème position. L’augmentation des cotisations ou de la CSG arrive loin derrière.
La décision du Gouvernement de reporter après 2020 l’allongement de la durée de cotisation a certainement contribué à brouiller les cartes. Les Français sont sans repère pour assurer la pérennité du système. Il y a tout à la fois une défiance qui s’exprime par de l’anxiété et par une certaine forme de résignation.
Etre inquiet n’empêche pas d’attendre une pension élevée...
Malgré les incertitudes pesant sur le système de retraite, les Français sont relativement optimistes en ce qui concerne le niveau de leur future pension. Entre la politique de l’autruche et la croyance de passer entre les gouttes, il pourrait y avoir à l’arrivée quelques désillusions. Les sondés pensent obtenir une pension représentant 70% de leurs derniers revenus tout en souhaitant obtenir 90% de ces mêmes revenus.
45% des Français pensent qu’ils toucheront plus de 70% de leur dernier salaire. Plus des trois quarts des Français pensent toucher plus de 50%. 23% pensent toucher plus de 80% et 7% plus de 90% de leurs derniers revenus professionnels.
Epargner pour la retraite, une nécessité de plus en plus contrainte
Du fait de la crise économique, de la stagnation des salaires et des hausses d’impôts, l’effort en faveur de l’épargne retraite continue de diminuer. Depuis 2010, il a baissé de huit points. Néanmoins, 51% des Français avouent encore épargner en vue de leur retraite. 26% affirment épargner régulièrement et 25% quand c’est possible. En 2011, 34% des sondés indiquaient épargner régulièrement en vue de la retraite.
Rien ne vaut l’assurance-vie ou presque pour préparer sa retraite
L’assurance-vie est mise en avant par près du tiers des Français comme meilleure solution pour préparer sa retraite. Le Livret A obtient 14% des suffrages quand le PERP se contente de 6%. Un quart des Français juge qu’aucun produit financier ne répond à cet objectif.
Les Français ne savent plus sur quel pied danser avec leur épargne
En 2014, plus de la moitié des Français (57%) toucheront à leur épargne soit en effectuant des retraits, soit en réalisant des versements. Ils n’étaient que 37% en 2010.
22% des sondés veulent puiser dans leur épargne pour soutenir la consommation soit huit points de plus qu’en 2010. Dans le même temps, 35% des Français veulent accroître leur effort d’épargne soit une progression de 4 points par rapport à 2013 et de 12 points par rapport à 2010. La crise explique, sans nul doute, cette évolution. La stagnation des revenus incite les Français à puiser dans leur épargne pour maintenir leur niveau de vie. La montée du chômage incite, par ailleurs, à renforcer leur effort d’épargne de précaution.
Les Français qui souhaitent puiser dans leur épargne se retrouvent parmi les plus de 50 ans et les plus de 65 ans (30% dans cette dernière catégorie pour une moyenne de 22%). 31% des cadres supérieurs ont cette même tentation.
Les Français qui veulent renforcer leur épargne sont essentiellement jeunes; les 18-24 ans veulent à 57% épargner davantage contre une moyenne de 35%.
L’assurance-vie et le Livret A font la course en tête
Les placements préférés des Français sont ceux qui sont perçus comme les plus sûrs. L’assurance-vie (mono-support et multi-supports) devance d’un point le Livret A comme meilleur placement pour les Français. L’assurance-vie recueille 21% des suffrages contre 20% pour le Livret A. Arrive en troisième position l’épargne logement. Il est à noter que l’épargne salariale arrive en quatrième position loin devant le PEA qui ne reçoit l’assentiment que de 5% des sondés. Les Français demeurent assez réfractaires à la prise de risques en matière d’épargne et cela malgré les bons résultats de la bourse ces deux dernières années.
Les jeunes de moins de 24 ans et les jeunes actifs de moins de 34 ans plébiscitent le Livret A quand l’assurance-vie a la préférence des plus de 65 ans. Les jeunes actifs mettent également en avant l’épargne logement ce qui est assez logique compte tenu de leur souhait d’acquisition de leur résidence principale. L’épargne salariale est mise en avant par les actifs entre 35 et 64 ans.
Les nouveaux placements comme l’ «Eurocroissance», «Vie-Génération» ou le PEA-PME ne sont pas encore intégrés par l’opinion publique.
Les Français sont conscients que la réforme des retraites «version 2013» ne règle pas loin s’en faut la question des retraites. Si aucun consensus ne se dégage en matière de solutions pour garantir la pérennité du système, les Français espèrent que le taux de remplacement demeurera élevé.
En ce qui concerne l’épargne, les Français restent très prudents voire conservateurs. Les professionnels et les pouvoirs publics devront redoubler d’effort pour inciter les épargnants à souscrire aux nouveaux produits que ce soit «Eurocroissance», «Vie-Génération» ou «PEA-PME».