Une inflation élevée est le symptôme d’une économie en transition, d’une économie déréglée. L’offre et la demande ne sont pas alignées, et les prix doivent évoluer considérablement pour rétablir l’équilibre.
L’inflation est aussi, à juste titre, l’obsession actuelle du marché. Vendredi, nous avons reçu de nouvelles mauvaises nouvelles sur ce front, puisque l’inflation américaine s’est établie à 8,6%. Cependant, cela explique aussi pourquoi de bonnes nouvelles au premier abord, comme le dernier rapport sur l’emploi aux États-Unis, sont également accueillies comme des mauvaises nouvelles par les investisseurs.
Aujourd’hui, la plupart des gens se sentent en sécurité dans leur emploi et confiants pour demander une augmentation de salaire. Le taux de chômage américain est revenu près de son très bas niveau d’avant la pandémie, à 3,6%. Les demandes d’allocations chômage de longue durée sont à leur plus bas niveau depuis 53 ans et les salaires augmentent de 5% par an. Le chômage dans la zone euro, à 6,8%, est plus bas que jamais. En Allemagne, les travailleurs faiblement rémunérés devraient recevoir des augmentations de salaire à deux chiffres cette année. Malgré cela, le premier semestre de l’année a été caractérisé par des marchés boursiers volatils et en chute libre.
Si le taux d’inflation de 8,6% est un indicateur du déséquilibre économique actuel, un sell-off de 20% et le récent niveau de volatilité pourraient-ils être à la mesure de ce déséquilibre?
Il serait peut-être bon que les acteurs du marché se remémorent la situation déséquilibrée dans laquelle nous nous trouvions à l’approche de 2022, aussi bien en termes d’ampleur que de timing, pour en tirer profit. Cela pourrait nous aider à prendre conscience de l’ampleur de ce choc inflationniste, de la difficulté de la normalisation qui s’ensuivra et de la volatilité du marché qui pourrait être nécessaire pour y parvenir. […]