De nouveaux contrats viennent d’apparaître sur le marché allemand des produits dérivés Eurex. Lancés lundi 16 avril, ces contrats futures permettent aujourd’hui de s’exposer à la hausse et à la baisse sur la dette publique française, à l’instar des contrats notionnels cotés sur l’ex-Matif apparu dans les années 80.
A la clôture de la première journée, il s’était échangé près de 2300 contrats, pour un montant total de 285 millions d’euros. A titre de comparaison, il s’échange en moyenne quotidiennement près de 10 000 contrats sur la dette italienne et près de 550 000 contrats sur son homologue allemande, référence de la zone euro. Alors que ce démarrage bien calme peut s’expliquer par la nouveauté, un volume quotidien d’échange égal aux contrats italiens est envisageable à moyen terme.
Dans les faits, la création de ce type de contrats a toutefois très peu d’effet sur les marchés obligataires. Prenons l’exemple de l’Italie et de l’Espagne. La dette italienne, dont des contrats futures existent depuis 18 mois, a subi une grave crise cet été. Avec l’arrivée du gouvernement Monti et les chantiers entamés, l’Italie a vu en 4 mois ses obligations publiques à 10 ans se renchérir de 15%. Les contrats futures n’ont donc pas déstabilisé le marché.
A l’opposé, L’Espagne, qui ne possède pas de contrat future sur sa dette, enchaîne les déconvenues depuis quelques mois et a vu ses taux monter et ses obligations se déprécier. Les fondamentaux primant largement dans la définition du prix d’un actif, un marché de la dette ouvert et qui fonctionne bien ne sera pas déstabilisé par un contrat future.
A cet égard, la création de ces contrats à terme future devrait montrer la maturité et l’efficience du marché obligataire français.