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Des apôtres de la déflation aux chantres de l'inflation

Il y a quelques semaines, nombreux étaient ceux qui prévoyaient pour la zone euro un risque déflationniste tel que l’avait connu le Japon. Ce risque déflationniste était aussi une des raisons de la mise en place du «Quantitative Easing» de la Banque Centrale Européenne.

Les dernières publications des indices des prix de notre zone nous ont montré un rebond relativement significatif des prix. Ceci s’explique en partie par le rebond des cours pétroliers, un effet de base très négatif et des facteurs ponctuels comme l’instauration du salaire minimum Outre-Rhin.

Ce risque déflationniste avait, à la suite des achats de la BCE, invité les investisseurs à acheter massivement des emprunts souverains poussant le taux de l’emprunt d’Etat allemand à 10 ans vers un plus bas de 0,05% courant avril.

Le premier déclencheur d’un mouvement inverse puissant a été la hausse des émissions souveraines au courant du mois de mai et de toute évidence les prises de profits massifs sur un niveau de taux jamais vu dans l’histoire récente.

Mais cette hausse des prix n’est pas synonyme d’un retour à un niveau d’inflation «idéal» correspondant à l’objectif des banquiers centraux. Les projections de la BCE en sont loin d’ici fin 2016 et justifient donc la poursuite de son programme d’achats.

Le risque inflationniste n’existe actuellement pas, à la fois car rien n’indique un rebond durable des prix des matières premières, ni des hausses de salaires conséquentes en Europe. Si l’amélioration de la croissance se constate, elle restera sous son potentiel passé car de nombreux facteurs viennent la freiner que ce soit la démographie, la robotisation, la digitalisation ou le poids de l’économie collaborative.

Ce rebond des taux ne se justifie donc pas par un retour de la hausse des prix mais plus par le terme de la fortune des créanciers commencée en 1981.

In fine, si ce rebond des taux traduit une meilleure performance de l’activité économique et l’abandon du risque déflationniste, il sera favorable aux marchés actions, une fois le marché obligataire stabilisé.

En attendant d’autres Cassandres qui se prendront pour des apôtres!

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