L’étude «Sharing Deal Insight»[1] de PwC[2] note une progression significative de l’activité de fusions-acquisitions dans le secteur des services financiers en Europe par rapport à 2011. La valeur totale des transactions réalisées en 2012 s’est établie à 51 milliards d’euros, elle est en augmentation de 35% par rapport à 2011.
L’activité affiche une croissance de 42 %au cours du quatrième trimestre 2012, s’élevant à 18,3 milliards d’euros contre 10,5 milliards d’euros au trimestre précédent. En glissement annuel, cela représente une hausse de 11% par rapport aux 16,3 milliards d’euros enregistrés au 4ème trimestre 2011.
Cette performance annuelle est néanmoins le résultat de cinq transactions significatives réalisées par différents gouvernements et états. Sans ces opérations, la valeur totale des transactions du secteur privé se serait établie à 30,9 milliards d’euros, soit un recul de 7% par rapport à 2011, et aurait ainsi atteint son plus bas niveau depuis dix ans.
La hausse de l’activité occulte une dichotomie entre les transactions du secteur privé et celles du secteur public
Après une année 2011 relativement calme du fait d’un ralentissement des fusions-acquisitions provoqué par la crise de la dette en zone euro, la valeur totale des transactions annoncées dans le secteur européen des services financiers a augmenté en 2012. Elle a ainsi atteint 51 milliards d’euros, soit une progression de 35% par rapport aux 37,9 milliards d’euros enregistrés en 2011.
Selon Hervé Demoy, associé PwC spécialiste des transactions financières: «Cette hausse des transactions pourrait laisser entrevoir une reprise des activités de fusions-acquisitions en Europe. Néanmoins, en pratique ce n’est pas aussi simple. Mises à part les transactions menées par certains gouvernements et Etats (France, Espagne, Italie, Chypre et Belgique), le bilan est bien plus mitigé car, en réalité, la valeur des transactions du secteur privé affiche une baisse.»
Plusieurs transactions majeures réalisées en 2012 dans le secteur bancaire privé étaient transfrontalières. Ceci reflète les opportunités que la restructuration du secteur bancaire continue d’offrir aux grandes institutions en termes de diversification, d’économies d’échelle ou d’exposition accrue à des zones de croissance. L’année 2012 a également été marquée par une vague de fusions parmi les caisses d’épargne et les banques coopératives européennes, et par la poursuite de nombreuses cessions non stratégiques.
En volume, les secteurs de l’assurance et de la gestion d’actifs ont enregistré une forte activité malgré un nombre très réduit de transactions majeures. Mais la valeur totale des transactions dans le secteur de l’assurance a diminué pour la troisième année consécutive (de 52% à 4,3 milliards d’euros) et celle des transactions dans le secteur de la gestion d’actifs est restée très modérée, à 2,4 milliards d’euros, en dépit d’une hausse de 20% par rapport à 2011.
Les opérations relatives à ces secteurs s’expliquent par l’existence de facteurs qui ne favorisent pas les transactions avec notamment une forte volatilité des marchés financiers, l’évolution rapide du cadre réglementaire et, surtout, les incertitudes concernant certaines banques européennes.
Ce sont ces mêmes facteurs contraignants et prospectifs qui, à court et à moyen termes, devraient influer sur l’activité de fusions-acquisitions dans le secteur européen des services financiers en 2013.
Les perspectives pour l’année 2013 restent en demi teinte
D’après Hervé Demoy: «L’environnement économique devrait offrir un cadre plus favorable en 2013 et ainsi renforcer l’activité, même si les transactions ne devraient pas revenir aux niveaux d’avant crise dans un proche avenir. Les fusions-acquisitions seront de nouveau portées par les besoins de rationalisation et de simplification de certaines structures bancaires, la recherche d’une stabilité financière accrue, l’importance des économies d’échelle afin de pallier les pressions exercées sur les marges sur les marchés domestiques, et la volonté de profiter de nouveaux marchés ayant un taux de croissance plus important.»
Nouvelle tendance: les marchés européens sont de plus en plus la cible des investisseurs des régions émergentes en quête de capitaux, d’expertise et de croissance.
Hervé Demoy conclut: «L’année à venir devrait également être marquée par des cessions transfrontalières en Europe. Plusieurs grands groupes bancaires d’Europe de l’Ouest possèdent encore des réseaux bancaires en Europe centrale et orientale et pourraient procéder à la cession de certaines activités ou de portefeuilles. Certains acteurs privés pourraient donc être amenés à profiter de ces opportunités pour se renforcer ou se dévlopper sur ces marchés.»