Quelle est la situation aujourd’hui sur les marchés obligataires?
En réponse à la crise financière et pour parer au risque de dépression, les grandes banques centrales ont mené des opérations de politiques monétaires accommodantes sans précédent.
Au royaume de la liquidité abondante, les taux d’intérêt dits «sans risque» ont atteint des niveaux historiquement bas - proches de zéro, et parfois négatifs-, poussant les investisseurs à chercher du rendement ailleurs, quitte à prendre davantage de risque.
Cette contagion des taux bas par recherche de rendement s’est propagée jusqu’à des maturités longues, aplatissant les courbes de taux et jusqu’à des émetteurs de moins bonne qualité, diminuant les primes de risque.
Aujourd’hui, les niveaux absolus de rendement sur les grands marchés obligataires directeurs (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni…) ne constituent plus une source de performance satisfaisante et ne permettent plus de compenser à moyen terme les pertes potentielles causées par une remontée des taux.
Faut-il fuir la classe d’actifs obligataire?
Le rendement issu de l’encaissement des coupons - ou portage - a été historiquement la principale source de performance sur les moyen et long termes sur le marché obligataire en apportant de la performance régulière et en amortissant assez rapidement les périodes de hausses des taux.
Aujourd’hui, face à des niveaux de taux bas et à la menace de la hausse des taux sur les marchés obligataires de référence, le premier réflexe pourrait être de vendre des obligations gouvernementales. Or, cela signifierait renoncer au portage de la classe d’actifs obligataire, ce qui peut s’avérer coûteux si la hausse des taux tarde à se produire.
L’exploitation de toutes ces autres sources de portage est aujourd’hui une alternative à un investissement obligataire classique, à condition d’être sélectif et réactif.
Comment appliquez-vous cela dans le cadre de votre gestion?
Partant de ces constats, nous avons construit un moteur de recherche de rendement sur un univers international large (obligations gouvernementales, obligations indexées sur l’inflation, obligations d’entreprises, devises) sans exposition subie au risque de taux. L’objectif est de bénéficier des portages les plus attrayants avec des sécurités adaptées à ce type de stratégies comme la prise en compte des conditions de liquidité, le contrôle de la dynamique de prix pour ne pas sélectionner les actifs les plus décotés en période de stress, ou encore la pondération des actifs en fonction de leur volatilité pour éviter la surpondération des actifs les plus risqués.
CPR GLOBAL RETURN BONDS allie ce moteur de portage à une gestion obligataire classique, basée sur les visions macroéconomiques des économistes et gérants de CPRAM.L’allocation dynamique entre les deux moteurs a pour objectif de tirer parti de chacune des approches pour faire face à toutes les conditions de marché et de battre un indice obligataire souverain international (le JPM World avec couverture du risque de change).
Certaines classes d’actifs comme le crédit haut rendement ou les devises émergentes apparaissent sous un jour nouveau en termes de performances et de diversification. De plus, avec des outils comme les dérivés de crédit, les stratégies d’arbitrage géographiques, les stratégies de carry trade[1] sur les devises, l’univers obligataire offre aujourd’hui la possibilité de continuer à bénéficier du portage sans exposition subie au risque de taux.
En revanche, il ne faut pas oublier que quelle que soit sa source, le portage est la rémunération d’un risque. Les stratégies de portage autres que les obligations gouvernementales des pays de référence souffrent généralement en période de hausse de la volatilité et d’écartement des primes de risque.
D’autre part, un portage élevé sur une obligation peut être lié à une forte prime d’illiquidité, comme ce fut le cas sur le marché du crédit en 2008.