L’année 2022 a été marquée par le décrochage simultané des marchés actions et des marchés obligataires. Ainsi, l’Euro Stoxx (dividendes réinvestis) a enregistré une performance de -12,3%, semblable à celle des obligations américaines à 10 ans (-14,9%). Au sein des marchés actions, une nette différence de performance a néanmoins été observée entre les valeurs de croissance («tech», luxe, biotechs…) et les secteurs cycliques, dits «value» (banque, valeurs pétrolières, industrie…). Le MSCI Europe Growth (dividendes réinvestis) a ainsi enregistré une performance de -17,7% en 2022, contre seulement -1,1% pour le MSCI Europe Value (dividendes réinvestis également).
Notre analyse
Les valeurs de croissance, très sensibles au «taux sans risque» utilisé dans les modèles de valorisation pour actualiser leurs bénéfices futurs, ont sans surprise été fortement pénalisées par la remontée des taux en 2022. Le segment «value», caractérisé par un retour sur investissement plus immédiat et des dividendes plus élevés, a quant à lui été moins sensible à ce phénomène. Certains secteurs de l’univers «value» s’avèrent même bénéficiaires de la hausse des taux, comme le secteur bancaire. Certaines valeurs du pétrole et du gaz ont quant à elles vu leur cours progresser avec la hausse des prix de l’énergie. Malgré le ralentissement économique, ce sont donc les valeurs cycliques qui ont le mieux résisté: ce phénomène peut sembler contre-intuitif, mais il est pourtant logique.
Au cours des prochains mois, ces tendances pourraient perdurer dans un environnement toujours marqué par le durcissement des politiques monétaires. Les valeurs cycliques conservent un fort potentiel de rattrapage face aux valeurs de croissance, modéré toutefois par un risque notable de récession en 2023, lui-même susceptible de peser sur les marchés actions dans leur ensemble.