Andrew Lahde, Californien de 37 ans et patron de Lahde Capital Management était considéré comme l’un des gérants de fonds les plus performants de ces deux dernières années, avec notamment un rendement en 2007 de 866% pour son fonds US Residential Real Estate Hedge Fund V Class A pariant sur la chute du marché subprime.
Après avoir empoché plusieurs millions de dollars, Andrew Lahde a décidé il y a un mois, de rendre son tablier, et il s’en explique!
«Récemment, sur la page d’accueil du Wall Street Journal, un gérant de hedge fund qui a également décidé de fermer son fonds disait ceci -Ce que j’ai appris sur le business des hedge fund, c’est que je le hais-, je ne pouvais pas être plus d’accord avec cette déclaration» avance en préambule Andrew Lahde et de poursuivre, «j’ai été dans ce business uniquement pour l’argent».
j'ai été dans ce business uniquement pour l'argent
Andrew Lahde
Il n’a aucun mot tendre pour ceux qu’il définit comme les aristocrates de la finance! «Le plus facile pour moi, c’est qu’il y avait des idiots pour qui, des parents riches, ont payé afin qu’ils fassent une classe préparatoire, Yale et puis le MBA de Harvard. Ces personnes qui ne sont souvent pas vraiment dignes de l’enseignement qu’elles ont reçu (ou prétendument reçu) ont atteint le sommet de sociétés telles que AIG, Bear Stearns et Lehman Brothers ainsi que toutes les strates de notre gouvernement. Toute cette aristocratie, a seulement fini par me permettre de trouver plus facilement des gens assez stupides pour être contrepartie de mes deals. Que Dieu bénisse l’Amérique» analyse -t-il.
Selon lui, il y aurait beaucoup trop «d’idiots» à remercier pour son succès pour les citer mais l’argent a été «assez» comme récompense. Pour Lahde, si certaines personnes arrivent à une estimation raisonnable de sa fortune, elles peuvent être surprises par sa décision de quitter le business avec un «si petit trésor de guerre». Pour autant, il estime que ce butin lui suffit amplement et laisse maintenant aux autres le soin d’essayer d’amasser neuf, dix ou onze fois cette fortune.
Andrew Lahde
Dorénavant, il ne souhaite plus gérer l’argent des particuliers ou des institutionnels et se contentera de gérer sa propre richesse.
«Jetez vos Blackberry et profitez de la vie», intime-t-il aux gérants de fonds et autres grands patrons. De façon cynique, il estime qu’ils seront de toute façon tous oubliés dans cinquante ans, de Steve Balmer à Steven Cohen.
Il a choisi de tout abandonner et surtout, n’essayez pas de le contacter, il ne répondra pas!
«Avec tout le respect que je vous dois, j’ai tout abandonné. S’il vous plaît ne vous attendez pas à une quelconque réponse de ma part, que vous m’envoyiez des e-mails ou des messages vocaux. Andy Springer et son entreprise s’occuperont de la dissolution du fonds ainsi que de mes employés» prévient Lahde.
Et il ajoute: «Je n’ai plus aucun intérêt pour toute offre qui me serait faite. Je n’ai plus aucune opinion forte sur le marché à l’heure actuelle, à part dire que les choses vont continuer à s’aggraver pendant un certain temps, probablement un an. Je suis hors jeu et j’observe de loin (C’est exactement comme ça que nous avons gagné de l’argent grâce à la débâcle du subprime). J’ai maintenant du temps pour m’occuper de ma santé, qui a été détruite par le stress au cours des deux dernières années, ainsi que durant toute ma vie où j’ai eu à affronter la concurrence pour des places dans les universités et les écoles supérieures, dans l’emploi et dans la gestion d’actif, face à ceux qui avaient tous les avantages (des parents riches)que je n’ai pas.»
Diplômé à UCLA, il suggère la création de récompenses suffisamment importantes pour amener les meilleurs et les esprits les plus brillants à servir dans le gouvernement sans avoir à compter sur la corruption pour satisfaire leurs intérêts ou à renoncer à leurs niveaux de vie.
Andrew Lahde
Le jeune retraité conclura en appelant de ses vœux que la méritocratie puisse faire partie d’une nouvelle forme de gouvernement et il invite Georges Soros, qui souhaite qu’on se souvienne de lui comme un philosophe, à parrainer un forum pour la création d’un nouveau système de gouvernement qui représente réellement l’intérêt commun.
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