A la surprise quasi-générale, la BCE a décidé d'accélérer la sortie de son programme d'achats d'actifs. Une hausse des taux en fin d'année est donc redevenue possible. Et il s'agit là d'un compromis. On n'imagine pas ce qu'aurait été sa décision si le risque géopolitique n'était pas aussi élevé.
Contre toute attente, la BCE annonce un durcissement de ses conditions monétaires en revenant sur l'accroissement prévu de son programme d'achats APP. Après avoir annoncé que ces derniers seraient accrus de 20 milliards par mois au deuxième trimestre et de 10 mds au troisième, à respectivement 40 et 30 milliards pour assurer une transition en douceur de l'arrêt du PEPP...
Face aux risques sur l'inflation et la croissance, nous estimons que la BCE devrait annoncer maintenir la normalisation de sa politique monétaire, mais en la repoussant dans le temps, et en modifiant la séquence annoncée précédemment, qui consistait à attendre la fin des achats d'actifs pour opérer une première hausse de taux.
En décidant unilatéralement d'envahir l'Ukraine Vladimir Poutine a déclenché le plus grand conflit en Europe depuis la seconde guerre mondiale. La résistance ukrainienne, la réaction forte et coordonnée des puissances occidentales et celle, beaucoup plus ambigüe, de la Chine rendent l'issue du conflit incertaine...
Il y a quelques semaines de cela, tout le monde s'attendait à ce que la réunion de la Banque Centrale Européenne (BCE) du 10 mars prochain ouvre la porte à une progressive normalisation de la politique monétaire. Cela n'arrivera pas. L'invasion de l'Ukraine par la Russie a complètement changé la donne. La BCE devrait opter pour la prudence...