Selon Michel Prouteau, Partner chez Pareto AM, les tensions sur le marché du crédit en début d'année 2020 ont montré qu'en matière de liquidité, les dynamiques en jeu étaient plus complexes, voire contre-intuitives, que la simple assertion « la liquidité d'un ETF de crédit correspond à celle des actifs dans lesquels il investit ».
Vendredi dernier, H2O, l'un des 24 affiliés de Natixis Investment Managers représentant environ 2,5% de ses encours, a été invité par l'Autorité des marchés financiers (AMF), à suspendre 3 de ses fonds, à savoir H2O Allegro, H2O Multibonds et H2O MultiStrategies.
Jusqu'à un passé récent, les fondamentaux et les perspectives étaient les principaux facteurs décisionnels des opérateurs de marché. Depuis quelques années, l'interventionnisme récurrent des banques centrales a modifié cette approche pour progressivement considérer la liquidité comme critère d'investissement quasi unique au risque de rendre la « raison » obsolète.
La pandémie de COVID-19 a notamment eu pour conséquence immédiate de
réduire sensiblement l'appétence au risque des investisseurs. Mais leur intérêt
pour la prime d'illiquidité sur les marchés privés va-t-il lui aussi se dissiper ?
Laurence Monnier, Directrice de la Stratégie et de la Recherche, Solutions de Rendements Alternatifs chez Aviva Investors nous en dit plus.
La crise liée à la pandémie de Covid-19 a entraîné un bouleversement des allocations des portefeuilles actions et obligataires. Ces flux ont parfois débouché sur des ventes indiscriminées. Dans ce contexte, le risque de liquidité, ou plutôt d'illiquidité, est réapparu brutalement comme un facteur primordial dans les décisions d'investissement...