Avec une zone euro confrontée à une montée de l'inflation qui s'accompagne, par ailleurs d'écarts importants entre les États membres, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base. À l'exception d'un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l'euro, jamais la BCE n'avait procédé à un tel relèvement.
En août, l'inflation a atteint 9,1% sur 12 mois en zone euro. Sur les marchés obligataires, ce mouvement initié au T4 2021 a entraîné une hausse des taux par anticipation d'un durcissement monétaire. Le taux de l'OAT française à 10 ans est ainsi repassé au-dessus de 2% fin août. Or, lorsque les taux montent, la valeur des obligations en circulation baisse.
Nous révisons nos prévisions du PIB de la zone euro pour tenir compte d'un choc énergétique plus sévère et d'une récession hivernale plus profonde que prévu. Nous prévoyons désormais que la croissance annuelle du PIB de la zone euro passera de 2,9 % en 2022 à 0 % en 2023.
La pandémie de Covid a provoqué une forte hausse du recours au télétravail, dont une part significative est permanente. De nombreux instituts statistiques ont démontré que cela a coïncidé avec le départ d'un certain nombre de personnes des grandes agglomérations vers des villes plus petites, pour y télétravailler...
Dans le contexte d'inflation exceptionnelle que nous connaissons actuellement, les incertitudes devraient rester élevées dans les prochains trimestres, en particulier concernant la trajectoire que suivront les prix une fois le pic atteint. Explications de Martin van Vliet, Stratégiste au sein de l'équipe Global Macro.