Le terme de stagflation* s'est imposé comme une situation consensuelle dans le récit des marchés au cours des derniers mois. Mais il nous semble que les investisseurs anticipent un scénario différent, celui d'une récession plus précoce que prévu. En l'absence d'indexation des salaires à l'inflation, la consommation est en effet appelée à freiner significativement.
Il est rarissime qu'aucun actif ne soit épargné. En général, la baisse des actions s'accompagne, au minimum,
d'une bonne tenue des obligations souveraines. Cette fois-ci, la brutale envolée de l'inflation a conduit les
taux d'intérêt à la hausse, précipitant les marchés de taux dans la tourmente...
La réponse des autorités américaines à la crise du Covid-19 a consisté à octroyer d'importantes aides financières aux ménages américains. Les restrictions sanitaires ont également empêché certaines dépenses. Les effets conjugués de ces mesures se sont traduits par l'accumulation d'une sur-épargne des ménages.
Les investisseurs semblent avoir clairement pris acte de la dégradation de l'environnement macroéconomique, ces derniers mois. Le ralentissement de la croissance et le retour des tensions inflationnistes ont en effet provoqué un repli conséquent des valorisations boursières depuis le début de l'année...
Le semestre qui s'achève aura vu le retour d'une inflation oubliée depuis longtemps et la crainte d'une récession à venir aux Etats-Unis et en Europe. Le changement de cap des Banques Centrales pour lutter contre la hausse des prix est l'autre fait majeur des six derniers mois, entraînant une forte correction des actions et des obligations.