Dix ans après la chute de Lehman Brothers, l'économie mondiale est de nouveau au meilleur de sa forme. Aux Etats-Unis, la croissance est même redevenue supérieure à son potentiel de long terme. En parallèle, l'endettement mondial a explosé et la Fed remonte progressivement ses taux directeurs, rappelant la situation d'avant 2008. L'histoire est-elle vouée à se répéter ? Pas forcément.
Nous adoptons une position surpondérée sur les emprunts d'Etat italiens
à 2 ans par rapport aux liquidités. Reflétant les inquiétudes grandissantes
suscitées par les plans budgétaires expansionnistes du gouvernement italien
et la viabilité de la dette à long terme, le rendement des obligations à deux
ans a augmenté d'environ 50 points de base la semaine dernière.
Avec son niveau de dette et de croissance, l'Italie doit avoir un déficit de 2,6% pour stabiliser son ratio dette sur PIB. C'est ce que l'on appelle le « déficit stabilisant ». Au-dessus de ce chiffre, le déficit n'est donc pas tenable et la dette croit de manière exponentielle.
La crise politique italienne rend les marchés nerveux. Les longues discussions concernant le nouveau gouvernement ont bien failli échouer. Les niveaux de rendement des obligations souveraines italiennes ont immédiatement augmenté, celles de duration plus faible de près de 2,5 points de pourcentage et celles à duration plus longue d'environ 1,5 points...
Cet article n'a pas pour objet de revenir sur les origines de la crise financière née il y a juste 10 ans. Mais plutôt de revenir sur les faits, rien que les faits et pour ne jamais perdre de vue que l'histoire peut vite redevenir un éternel recommencement.