Nos députés ont-ils fait machine arrière? Non, ils ont louvoyé, mais ont globalement gardé le cap. Dans sa version originale, la surtaxe sur le foncier non bâti était lourde, mais simple à calculer. Elle se composait d’une majoration de 25% de la valeur locative du terrain (la base imposable) et d’un malus supplémentaire de 5 euros par m². La version modifiée fait dans le choc de complexification.
L’amendement à la loi de finances rectificative pour 2015 voté par les députés ne fait qu’étaler la «douloureuse» dans le temps. Pour 2015, il accorde un dégrèvement égal à la majoration de 5 euros par mètre carré. À partir de 2016, il instaure un abattement pour les 200 premiers m²; au-delà, la majoration de 25% sera maintenue, mais celle de 5 euros par m² supprimée.
Ce n’est pas fini! « En 2017, la règle des 25% sera supprimée et une nouvelle majoration de 3 euros par m² sera créée. Les collectivités locales (communes et intercommunalités) auront toutefois la possibilité d’en fixer le niveau entre 1 et 5 euros par m², ainsi que de supprimer l’abattement pour les 200 premiers m² », résume le communiqué de presse de l’AFP.
Une nouvelle fois, le législateur donne dans l’impôt punitif à relent d’expropriation. On se souvient de l’assujettissement à l’ISF, il y a une dizaine d’années, de retraités de l’Ile de Ré qui avaient le « malheur» de posséder un potager en zone constructible. Bis repetita, alors même que les taxes foncières, comme la taxe d’habitation, n’ont cessé d’augmenter ces dernières années.
Oublié le «ras-le-bol fiscal» qui laissait espérer un retour à la tempérance. Au lieu de cela, on a un nouvel exemple de surimposition… Un de trop? Ce même 3 décembre, deux autres mauvaises nouvelles sont tombées: 1. La France est vice-championne du monde des impôts et charges sociales; 2. Elle vient aussi de retrouver son plus haut taux de chômage depuis 1997…