Après une année 2013 qui avait confirmé l’entrée en récession du marché locatif privé, l’activité s’est de nouveau dégradée durant les mois d’hiver, comme cela est habituel à cette période de l’année. La pression de la demande s’est allégée, même sur les territoires où l’insuffisance de l’offre locative privée est propice à l’expression des déséquilibres. Puis le marché a retrouvé quelques couleurs avec l’arrivée du printemps, sans pour autant rebondir.
Généralement, l’arrivée des mois d’été s’accompagne alors d’une reprise sensible de l’activité: après un mois de mai presque toujours morose, l’activité fait plus que doubler à partir de juin, puis reste soutenue jusqu’en octobre. Mais cette année, l’activité peine à décoller et elle est restée accrochée à un de ses points les plus bas depuis 1998. Le marché doit en effet composer avec une demande déprimée par la montée du chômage et les incertitudes sur le pouvoir d’achat.
Et d’ailleurs, après l’accélération constatée durant le printemps, comme chaque année à la même époque, le rythme de la hausse des loyers a nettement ralenti durant l’été, comme cela avait été le cas en 2013: les loyers de marché[1] ont cru de 0.7% sur les 8 premiers mois de 2014, en glissement annuel[2], alors que dans le même temps la progression des prix à la consommation s’est établie à 0.7%, d’après l’INSEE.
Si on se limite aux 20 premières villes par le nombre des habitants, le constat est préoccupant: dans 65.0% d’entre elles, les loyers baissent ou progressent moins vite que l’inflation. Les loyers de marché ont baissé à Dijon, Montpellier, Reims ou Saint Etienne. En outre, dans des villes commeBordeaux, Grenoble, Marseille, Nantes, Paris, Rennes, Strasbourg, Toulon et Toulouse, la hausse des loyers est restée inférieure à l’inflation.
Et dans 3 autres villes, les loyers de marché progressent à un rythme juste un peu plus rapide que l’inflation: au Mans, à Lyon et à Nice.